C’est l’histoire d’un mec qui voulait des enfants plus que tout. Infirmier urgentiste, célibataire pragmatique, Thomas a eu recours à une gestation pour autrui aux États-Unis. Récit d’un long cheminement vers la paternité solo.
Il faudra trois heures de conversation à Thomas pour raconter les trois ans qui lui ont permis de faire famille seul. « Un beau projet, mais aussi une épreuve », résume-t-il avec son accent du Sud. Des « comme lui », il n’en connaît pas d’autres. Petit, Thomas voulait appeler ses futurs enfants Olivier et Olivia. Adolescent, il aimait changer les couches de sa cousine. À 18 ans, il quitte son Sud natal pour faire acteur à la capitale. Il en reviendra infirmier, le métier de sa mère. En 2015, il a 30 ans et une idée bien ancrée : avoir un bébé. « À la base, je pensais à l’adoption. Mais c’est déjà long pour un couple hétéro, encore plus pour un couple homo, alors pour un parent célibataire et gay, n’en parlons même pas. »
La coparentalité avec une inconnue ? Impensable. Avec une amie ? Compliqué. Reste la gestation pour autrui (GPA), interdite en France, mais seule solution pour lui. Alors, en 2017, il contacte une clinique de fertilité américaine à Las Vegas, via Romain Taillandier, qui oriente les Français·es en désir d’enfant. En cinq ans, ce chargé de projet a accompagné cent vingt naissances de bébés, dont une dizaine voulus par des papas solos. Pour Thomas, sa GPA sera forcément respectueuse de toutes les parties prenantes. « On utilise des personnes et on crée un être humain, c’est important de le faire de manière éthique. Avec les[…]