L’Inserm, en collaboration avec Santé publique France, démontre dans une étude publiée ce mercredi que le risque de développer une leucémie augmente en fonction de la taille de la surface de viticulture traitée aux pesticides.
“Moins documenté”, le risque d’une exposition environnementale aux pesticides, en raison d’une proximité géographique avec des parcelles agricoles, est au centre d’une nouvelle étude de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), publiée ce mercredi. L’Inserm, en collaboration avec Santé publique France, se penche particulièrement sur le développement de leucémies chez les enfants qui habitent à côté de vignes.
Les chercheur·euses se sont servi·es des données du Registre national des cancers de l’enfant (RNCE), sur la période 2006–2013, pour analyser les cas de 3 711 enfants de moins de 15 ans atteint·es de leucémie et habitant près d’une surface de viticulture. Ils et elles ont également pris en comparaison 40 196 enfants non malades du même âge et résidant également près de ces parcelles agricoles. Il en résulte que la simple présence de vignes à moins de 1 000 mètres de l’adresse de résidence “ne semble pas en soi être un facteur de risque de leucémie”. Mais une légère augmentation du risque de développer une leucémie de type “lymphoblastique” est observée “en fonction de la surface totale des vignes présentes dans ce périmètre”. À savoir qu’à chaque fois que la part couverte par les vignes augmente de 10 % dans le périmètre de 1 000 mètres, le risque de leucémie lymphoblastique augmente de près de 10 %.
“Nous mettons en évidence une augmentation modérée du risque de leucémie, qui nous incite à poursuivre nos travaux”, soulignent les scientifiques, qui rappellent que chaque année en France, cinq cents leucémies sont diagnostiquées chez des enfants. L’Inserm veut d’ailleurs poursuivre ses recherches. Après la viticulture, “les analyses des autres cultures sont en cours, de même que les analyses d’autres types de cancers”.