Une augmentation de 6 % en 2023 par rapport à l’année précédente. Le média américain Bloomberg alerte sur la montée en flèche des frais de garde d’enfants dans le monde et sur ses conséquences sur l’emploi des femmes.
“Partout dans le monde, l’inflation fait grimper les coûts de garde d’enfant à des niveaux sans précédent”, rapportait Bloomberg le 28 janvier. Avec l’inflation, faire garder ses enfants coûte de plus en plus cher, et ce, aux quatre coins du monde. Les frais de garde ont augmenté en moyenne de 6 % en 2023 comparé à 2022. Rien qu’aux États-Unis, on enregistre une augmentation de 9 %.
Des femmes qui n'ont pas les moyens d'employer un·e baby-sitter se retrouvent donc dans l'obligation de rester chez elles, ce qui a un réel impact sur leurs emplois et sur l'économie. Selon Adriana Dupita, analyste chez Bloomberg Economics, “le PIB mondial pourrait être supérieur d’environ 10 % si la participation des femmes au marché du travail égalait celle des hommes”.
Un manque à gagner de 242 milliards d’euros dans l’UE
Parce que les femmes sont parfois contraintes de réduire leurs horaires de travail pour s’occuper de leurs enfants, Bloomberg estime un manque à gagner de 237 milliards de dollars (220,5 milliards d’euros) par an aux États-Unis. Pour les pays de l’Union européenne, ce chiffre s’élèverait à 242 milliards d’euros.
Le média américain regrette que “jusqu’à présent, de nombreux gouvernements n’ont pas fait grand-chose pour alléger le fardeau financier auquel sont confrontés les parents de jeunes enfants”. En effet, pour pouvoir éviter ces injustices dans les sociétés, il faudrait une régulation du coût du monde de garde. En attendant, Bloomberg constate que les efforts “émanent du secteur privé” et consistent surtout à aménager le retour au travail des mères.
Au Japon, par exemple, la société de cosmétiques Shiseido propose des horaires de travail réduits, des indemnités pour les femmes qui allaitent et jusqu’à cinq ans de congé maternité. Au Royaume-Uni, des mesures ont été prises et près de trois quarts des entreprises proposent désormais un “enhanced maternity pay” (“augmentation de l’indemnité de maternité”, en français), qui offre minimum six semaines de salaire complet aux mères venant d’accoucher.
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