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"Very bad mother" : un docu­men­taire sur les rebelles de la condi­tion de mère

Diffusé ce jeudi sur France 3 Bretagne puis disponible en replay en ligne, Very bad mother propose une plongée joyeuse dans le mouvement de contestation des schémas patriarcaux appliqués à la parentalité.

Comme beaucoup des femmes qu'elle interroge, Camille Lancry projetait une maternité idyllique, qui s'est révélée inatteignable. Il peut s'agir d'une femme qui était persuadée que son compagnon et elle partageraient équitablement la charge parentale, ou d'une autre qui pensait à l'inverse pouvoir s'épanouir dans un rôle de mère au foyer dédiée à la croissance de sa progéniture. Toutes se sont heurtées à leurs illusions, certaines ont sombré dans un post-partum plus ou moins sévère. Le documentaire que la réalisatrice signe, Very bad mother, raconte la suite : la mise en commun d'une réflexion politique pour construire des formes de parentalité supportables à chacune, loin du modèle éventé du bonheur à portée d'enfantement.

C'est à Concarneau, dans le Finistère, que s'est passé la grande catharsis collective. Du 31 juillet au 1er août 2021, des centaines de femmes et leurs alliés masculins se rassemblent à la première édition du festival Very bad mother, organisé par des « mamans féministes, anarchistes et punks pour remettre en questions les schémas parentaux classiques et libérer les parentalités alternatives ». A noter que les organisatrices préparent pour début mai 2023 un nouveau festival breton, intitulé KOZH et cette fois centré sur une approche politique de la vieillesse.

Lire aussi l Aurélia Blanc : « La maternité est un puissant catalyseur féministe »

A la fois sujet de son documentaire et témoin de ce moment, Camille Lancry livre beaucoup de son histoire de mère essorée et filme un moment d'émulation. On croise à l'écran des chanteuses punks qui crient leur colère contre ce que le patriarcat fait à la liberté des femmes, des hommes qui prennent en charge leur contraception, des mères qui envoient valser les injonctions à la perfection, d'autres qui racontent comment elles tentent d'inventer un chemin bien à elles vers la maternité si ce n'est heureuse, du moins déculpabilisée. L'une partage sa parentalité avec sa meilleure amie plutôt qu'avec un homme, une autre dit son soulagement à s'être séparée du père de son enfant afin d'être « mère célibataire à mi-temps ». Une autre encore évoque sa mise en pratique de la « parentalité proximale », un concept parfois décrié, basé autour du lien physique avec son enfant.

Very bad mother ne propose pas un contre-modèle à celui qui prévaut actuellement, à savoir celui d'une femme accomplie à la fois sur le plan privé et le plan professionnel. Il donne à voir l'éclosion d'un mouvement politique diffus d'explorations de nouvelles façons de devenir et d'être mère. Diffus mais surtout sorore car comme lance l'une de ces femmes dans un véritable cri du cœur, « si nous, les femmes, on n'a pas des copines avec qui discuter, on crève toutes seules ».

Very bad mother, de Camille Lancry, diffusé jeudi 9 mars sur France 3 Bretagne à 22h40. Il sera suivi d'un débat, à partir de 23h30, intitulé Mères imparfaites et fières de l'être. Replay en ligne à venir.

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