Donner le sein à un enfant que l’on n’a pas porté peut surprendre. Pourtant, des femmes adoptantes ou qui ont eu recours à la PMA utilisent ce protocole permettant de produire du lait sans avoir été enceinte. Une pratique peu courante et méconnue en France, mais qui s’inscrit dans une évolution de la maternité.

Quand elle a manifesté son souhait d’allaiter, Lina, maman adoptante de 32 ans, a dû faire face à l’incompréhension et aux réprobations de son entourage. « C’est malsain », « bizarre », « pas naturel », lui a‑t-on notamment reproché. Dans la tête de beaucoup de mères adoptantes, ne pas porter un enfant dans son ventre sous-entend aussi renoncer à le nourrir au sein. Mais, non, Lina ne pouvait s’y résigner ! « J’ai toujours voulu allaiter mes enfants. Quand j’ai su que j’étais stérile, j’ai perdu de vue la possibilité de porter un bébé et je me suis dit que je ne pourrai pas les nourrir au sein », confie-t-elle.
Jusqu’au jour où elle entend parler du protocole de lactation induite mis en place par le pédiatre canadien Jack Newman, spécialiste de l’allaitement maternel. L’objectif : simuler un état de grossesse en imitant l’impact hormonal de la gestation et de l’accouchement grâce à l’utilisation de divers médicaments (contraception orale œstroprogestative, dompéridone), d’herbes (fenugrec, chardon béni), ainsi qu’au moyen d’une[…]