Cet été, Causette vous propose deux réjouissantes séries à binge-watcher sans modération : Hamishim de Yaël Hedaya et Made for Love d'Alissa Nutting, Dean Bakopoulos et Patrick Somerville.
Hamishim, la cinquantaine sans filtre
Mieux vaut en rire qu’en pleurer ! Telle est la philosophie d’Alona, une scénariste fauchée qui élève seule ses trois (grands) enfants depuis que son mari est mort dans un accident. Âgée de 49 ans et demi (elle y tient, à ce « demi »…), résidant dans la banlieue de Tel-Aviv, elle s’occupe également de son père, gentiment atteint de démence sénile. Un brin rebelle, elle s’est quand même fixé deux objectifs pour ses 50 ans : signer le développement d’une série comique qu’elle a écrite, histoire de vivre un peu plus confortablement, et coucher avec un homme (ça ne lui est pas arrivé depuis sept ans)…

Mazette, quel personnage ! Alona épate d’abord par son allure post-ado, mèches grises et Converse fatiguées. Puis par son autodérision. Elle n’est pas autrice pour rien : son humour, tour à tour stoïque et sarcastique, fait mouche. Parfois crûment. Reste que cette héroïne frappe aussi – et enfin – par son côté dysfonctionnel. Non formaté. Certes, au départ, Alona semble être une figure familière. De fait, les sitcoms américaines s’emparent volontiers, aujourd’hui, du thème de « la femme mûrissante, qui se débat entre vie professionnelle et vie affective ». Sauf que tout est rugueux dans Hamishim : les protagonistes, les situations, les dialogues et même la réalisation. Minimaliste. On est loin, très loin de l’image aseptisée, voire glamour, de la quinqua estampillée Netflix !
Écrite et créée par une femme (Yaël Hedaya, elle-même mère célibataire), cette série tragi-comique donne à voir, in fine, une représentation inhabituellement honnête de la cinquantaine au féminin. Sans filtre en tout cas. Donc drôlement savoureuse !
Hamishim, de Yaël Hedaya. Série de 8 épisodes de 30 min.
Sur Arte.tv à partir du 16 juillet.
Made for Love

Noir c’est noir… Même s’il y a de l’espoir, et surtout pas mal d’humour vache ! Entre comédie (très) acide et série (vaguement) futuriste, Made for Love raconte le parcours d’émancipation de Hazel, fluette trentenaire en cavale après dix ans d’un mariage étouffant avec un richissime patron de la high tech. Arrogant, parano et abusif, il lui a carrément implanté une puce dans le cerveau afin de suivre le moindre de ses mouvements… et de connaître ses « données émotionnelles » lorsqu’elle tente de prendre son indépendance ! En clair, si cette fable (portée par Cristin Milioti, repérée dans la saison 2 de Fargo) joue la carte de l’absurde, c’est pour mieux donner à réfléchir… sur l’amour, le couple et le « progrès » !
Made for Love, d’Alissa Nutting, Dean Bakopoulos et Patrick Somerville.
Série de 8 épisodes de 30 min. Sur Canal+ à partir du 1er juillet.