
Rouge impératrice, de Léonora Miano
De L’Intérieur de la nuit, en 2005, à Crépuscule du tourment 2 en 2017, Léonora Miano a toujours traité des guerres civiles, de l’identité des femmes et aussi des hommes, le tout dans des pays d’Afrique imaginaires. Pour son douzième roman, elle reprend un peu tous ces thèmes-là, mais en les menant bien plus loin : dans le futur. Rouge impératrice imagine un continent africain unifié qui, en ce XXIIe siècle, accueille des migrants… européens. Dès lors, elle bâtit un monde en inversant les systèmes de domination actuels. De sorte que ce sont les femmes qui guident les hommes, ici. Même lorsque Boya, l’universitaire, la militante, la « femme-flamme », « la Rouge », vit bientôt une histoire d’amour avec… le chef de l’État. Une union intellectuelle et charnelle qui imbibe, ici, une réflexion saisissante et subversive. Avec son flow toujours aussi langoureux. H. A.
Rouge impératrice, de Léonora Miano. Éd. Grasset, 608 pages, 24 euros.
Rien n’est noir, de Claire Berest
« Pourquoi tu m’as demandée en mariage Diego ? – Parce que tu es meilleure peintre que moi et que tu aboies très fort ! – Évidemment que je suis meilleure peintre que toi, elefante. »
Claire Berest ne se contente pas de retracer la trajectoire de Frida Kahlo, la peintre mexicaine au corps ravagé. Elle la traverse de part en part, nous fait sentir de l’intérieur les souffrances et les ardeurs de cette figure de l’insoumission féminine. Surtout la[…]