La Maison européenne de la photographie à Paris expose la première rétrospective française de l'artiste non-binaire sud-africain·e Zanele Muholi, qui s'attache à créer les archives visuelles de la communauté LGBTQIA+ noire de son pays. Visite guidée.
Dans la démarche militante de « l'activiste visuel·le », comme iel se définit, Zanele Muholi, il y a un impératif immuable : toujours mentionner les prénom et nom de la personne photographiée, pour « s'inscrire en opposition avec la photographie anthropologique du passé, dans laquelle le photographe n'indiquait qu'un vague "enfant noir", "femme noire" ». C'est ce que l'artiste sud-africain·e explique aux journalistes venu·es découvrir la première rétrospective française qui est consacrée à son œuvre saluée à l'international et qui débute mercredi 1er février à la Maison européenne de la photographie (MEP) à Paris.
Voilà plus de vingt ans que la·le photographe non-binaire documente les vies, souvent joyeuses, parfois très sombres, de la communauté LGBTQIA+ noire d'Afrique du Sud. Ses (auto)portraits, la plupart du temps pris à l'argentique en noir et blanc, alternent entre grâce, volupté et à l'inverse, sentiment d'anxiété. Toujours, les regards sont pénétrants et les sujets observent autant qu'ils sont observé·es.
Une autre Afrique du Sud, loin des clichés de violence
Devant les clichés saisissants de sa série Being (« Être »), qui montre des couples lesbiens, gay ou queer dans leur quotidien amoureux, Zanele Muholi, né·e en 1972 à Durban, raconte : « J'ai[…]