La photographe allemande Karolin Klüppel s'est spécialisée dans les reportages au cœur des sociétés matristiques.
Nichée au fin fond de la Chine, une société matriarcale résiste au diktat du patriarcat. C’est à la frontière entre le Yunnan et le Sichuan que la photographe allemande Karolin Klüppel l’a dénichée. Les Moso vivent autour du lac Lugu depuis le IIe siècle. C’est la seule société matrilinéaire chinoise, et elle compte environ 40 000 personnes. Ici, ce sont les femmes qui ont le pouvoir et qui transmettent le nom et l’héritage. Frères et sœurs habitent sous le même toit toute leur vie et les enfants vivent avec leur mère. Ce sont les frères de la mère qui jouent le rôle de père, le concept de géniteur n’existant pas dans la langue moso. Souvent d’ailleurs, il est inconnu et ne sert que d’« arroseur », comme une pluie, permettant le développement du fœtus.
Ainsi, il n’est pas question de mariage ou de vie conjugale. La sexualité est libre. Les femmes peuvent choisir et changer de partenaires comme elles le souhaitent. Elles reçoivent leurs amants la nuit. Au petit matin, les hommes rentrent chez eux. C’est ce qu’on appelle là-bas le « mariage ambulant ».
Dans ces photos, Karolin Klüppel s’est attachée aux matriarches Moso, également appelées « Dabu ». Depuis 2012, la photographe travaille presque exclusivement sur les dernières sociétés matriarcales et matrilinéaires de notre temps. Son projet Mädchenland, sur les Khasi, en Inde, a remporté plusieurs prix. L’artiste est très souvent exposée dans des musées, des galeries et des festivals.

des environs : « Le gouvernement a construit un aéroport au-dessus des grottes et elles sont maintenant difficiles d’accès. »


