Dieu existe, son nom est Petrunya, de Teona Strugar Mitevska
Teona Strugar Mitevska se définit comme une féministe, une artiste et une activiste. Difficile, donc, d’attendre quelque chose de tiède de cette réalisatrice macédonienne. Bingo ! Avec Dieu existe, son nom est Petrunya, elle nous livre un film combatif et jubilatoire.
Au cœur de cette fiction mordante, inspirée d’un fait réel, la Petrunya du titre. Au chômage, constamment infériorisée, cette ronde trentenaire tombe par hasard sur une procession suivie par une horde d’hommes torses nus. Étrange ? Pas tant que ça ! Chaque année, en janvier, le pope lance une croix de bois dans la rivière qui traverse cette petite ville des Balkans ; celui qui la récupère s’assurant bonheur et prospérité. Sauf que, ce jour-là, Petrunya s’en empare sur un coup de tête. Scandale ! Jamais aucune femme n’avait osé participer à ce rituel masculin… Tournant en ridicule la religion, les politiques, la police et toute forme de pouvoir patriarcal, Teona Strugar Mitevska fait feu de tout bois. Son film est riche et malin, oscillant entre la chronique sociale et le récit d’émancipation, entre la comédie et la charge antimachos. Il a la chance, aussi, d’être illuminé par le talent de Zorica Nusheva. Captivante et futée dans le rôle de Petrunya, elle est… en état de grâce !
Coming Out, de Denis Parrot
Préparez vos mouchoirs, ce film va vous bouleverser ! Pourtant, au départ, ça n’est qu’un montage – pertinent – de vidéos postées sur YouTube entre 2012 et 2018 par des jeunes du monde entier. Sauf que ce dispositif très simple, parfois tremblotant, donne à voir une mosaïque de coming out. Soit quelques mots prononcés face caméra à l’adresse des parents, des proches, pour dire une homosexualité jusque-là tenue secrète. Car encore trop souvent jugée déviante ou sacrilège (quand elle n’est pas criminalisée). Au-delà du courage des une·s et des autres (assorti, parfois, d’un narcissisme attendrissant), c’est[…]