Une femme de 34 ans aurait été violée par un homme, fin octobre, alors qu’elle était prise en charge par le personnel soignant au sein de l’établissement hospitalier parisien. Elle vient de déposer une plainte contre X pour « mise en danger de la vie d’autrui ».
Victime d’un viol alors qu’elle était hospitalisée aux urgences. Une femme de 34 ans a récemment déposé plainte contre X pour « mise en danger de la vie d’autrui » devant le tribunal judiciaire de Paris contre l’hôpital Cochin. Elle aurait été violée par un homme au sein de l’hôpital alors qu’elle était censée être prise en charge par les secours à la suite d’une chute. « Personne n’imagine qu’on puisse commettre des faits aussi graves dans un établissement public, c’est inimaginable », a déclaré l’avocate de la victime, Me Laura Abecassis au micro de RMC. « Cette plainte sert à vérifier s’il y a eu un manquement de l’établissement ou du personnel pour assurer la sécurité des patients et notamment de ma cliente », ajoute-t-elle.
Les faits, rapportés ce 24 novembre par RMC et Le Parisien, remonteraient à la nuit du 27 au 28 octobre dernier. Après avoir passé la soirée dans un bar parisien en bord de Seine, la jeune femme est victime d’un malaise. Sa tête heurte violemment le sol. Souffrant d’un traumatisme crânien, elle est secourue par les pompiers qui la conduisent à l’hôpital Cochin dans le XIVe arrondissement de la capitale, où elle est admise dans un box individuel. Alors qu’elle se trouve « dans les vapes », la jeune femme est violemment réveillée par une douleur dans le bas ventre. D'après son récit, elle voit en ouvrant les yeux un homme en train de la pénétrer avec ses doigts, selon les informations recueillies par Le Parisien et RMC. Immédiatement, la femme crie, ce qui fait fuir l’agresseur présumé. Ce dernier aurait également volé la carte bancaire de la victime. C’est en l’utilisant plus tard dans une épicerie parisienne qu’il sera interpellé par les forces de l’ordre, prévenus auparavant par le personnel soignant de l’hôpital Cochin.
Selon les premiers éléments de l’enquête, tout laisse à penser que l’acte aurait été prémédité. Sans-papiers et sans domicile fixe, l’agresseur présumé, un Jordanien de 22 ans visé par deux ordonnances de quitter le territoire français (OQTF), d’après Le Parisien, aurait ainsi repéré sa victime dans le bar où elle s’est écroulée. D’après le quotidien, le gérant de l’établissement explique que le suspect « rôdait » autour d’elle comme un « mort de faim ».
Un homme déjà connu des services de police
Une heure plus tard – alors que la jeune femme a été emmenée par les pompiers -, le suspect présumé simule, selon les témoins, un coma éthylique dans le même bar. Les pompiers sont rappelés sur place, le prennent en charge et le conduisent également à l’hôpital Cochin. Prétextant alors être incapable de marcher, il est emmené en fauteuil roulant par une infirmière jusqu’à une chambre dans le même couloir que la jeune femme, alors installée dans un box individuel. Dès l’infirmière partie, le suspect quitte sa chambre et se promène de box en box avant d’être raccompagné dans sa chambre par une soignante.
Quelques minutes plus tard, les enregistrements des caméras de surveillance de l’hôpital le filment entrant dans le box de la jeune femme alors dans les vapes. Un comportement qui laisse supposer aux enquêteurs·trices que le geste de l’homme était prémédité. Mis en garde à vue dans la nuit, il nie en bloc les accusations de viol. Il est tout de même mis en examen et placé en détention provisoire. Les tests pratiqués sur lui révèlent qu’il n’était pas sous l’emprise de l’alcool, mais qu’il était positif au cannabis et à la cocaïne. Jamais condamné par la justice, il était cependant connu des services de police sous treize identités différentes, après avoir été arrêté à de nombreuses reprises pour vols, recel et usage de drogue. Il a également été suspecté de viol sur mineure en Seine-et-Marne en 2020, mais l’affaire a finalement été classée sans suite, a indiqué le procureur de Meaux au Parisien.
« Double traumatisme »
Les deux avocat·es de la victime demandent l’ouverture d’une enquête préliminaire ainsi que la jonction de la plainte contre l’hôpital Cochin avec l’information judiciaire ouverte pour « viol par personne agissant sous l’emprise manifeste de produits stupéfiants », « vol » et « escroquerie ». « C’est un double choc pour cette jeune femme, explique ainsi Me Laura Abécassis auprès du Parisien. Au traumatisme de l’agression, s’ajoute le fait qu’elle ait été commise dans un lieu où ma cliente n’aurait jamais imaginé être en insécurité. »
Sollicité par RMC, l’Assistance publique – hôpital de Paris (AP-HP) confirme simplement qu’une patiente a été agressée aux urgences de l’hôpital Cochin « mais ne commente pas une enquête en cours ».