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IVG dans la Constitution : l’Assemblée natio­nale favo­rable à une “liber­té garantie”

Les dépu­tés ont lar­ge­ment approu­vé dans la nuit de mer­cre­di à jeu­di la notion de "liber­té garan­tie" pour les femmes d'accéder à l'IVG, un vote qui devra être confir­mé mar­di afin d'envoyer la balle au Sénat.

La pre­mière étape vers la consti­tu­tion­na­li­sa­tion de l’interruption volon­taire de gros­sesse (IVG) a été fran­chie. Cette nuit, les député·es se sont dit·es favo­rables à l’adoption d’une “liber­té garan­tie” d’accès à l’IVG dans la Constitution fran­çaise. “L’IVG n’est pas une liber­té comme les autres, car elle per­met aux femmes de déci­der de leur ave­nir”, avait lan­cé en ouver­ture des débats le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti. 

“La loi déter­mine les condi­tions dans les­quelles s’exerce la liber­té garan­tie à la femme d’avoir recours” à une IVG : par cette for­mu­la­tion, l’exécutif espère trou­ver une voie entre l’Assemblée, qui avait voté fin 2022 un texte LFI pour consa­crer un “droit” à l’IVG, et le Sénat, qui avait vali­dé de jus­tesse quelques mois plus tard l’inscription dans la Constitution d’une “liber­té”.

Car la voie choi­sie pour une révi­sion consti­tu­tion­nelle néces­site que les deux chambres adoptent le même texte, avant qu’il soit sou­mis à un scru­tin au congrès réunis­sant les par­le­men­taires et néces­si­tant 3/​5e des voix.

99 voix pour, 13 contre

Après des débats sou­vent âpres entre la majo­ri­té et la gauche, d’un côté, et des élus de droite (LR), de l’autre, 99 député·es ont voté pour l’article unique du pro­jet de révi­sion consti­tu­tion­nelle. Il sera consi­dé­ré comme adop­té à l’Assemblée le 30 jan­vier s’il obtient un nou­veau feu vert lors d’un vote solen­nel, ce qui ne fait guère de doute. Le camp pré­si­den­tiel et les député·es de gauche et de Liot présent·es ont appor­té leurs voix, comme deux dépu­tés LR et deux d’extrême droite (RN). Treize dépu­tés ont voté contre (huit RN, quatre LR et une “non-​inscrite”).

Les débats ont tour­né à l’aigre dans la soi­rée, notam­ment lors de l’examen d’amendements LR pour faire reve­nir le délai légal d’IVG à douze semaines (contre qua­torze actuel­le­ment). Sur le fond, Éric Dupond-​Moretti s’est effor­cé de répondre aux LR, qui voient dans la for­mule “liber­té garan­tie” une brèche pour un allon­ge­ment de la durée légale, sans que le Conseil consti­tu­tion­nel puisse s’y oppo­ser. La révi­sion ne crée­ra pas de “droit abso­lu et sans limites”, a‑t-​il insisté.

Invoquant un “équi­libre” de la loi Veil entre liber­té des femmes et “pro­tec­tion de l’enfant à naître”, des député·es LR ont plai­dé pour consti­tu­tion­na­li­ser la “sau­ve­garde de la digni­té humaine” et la clause de conscience des soignant·es refu­sant de pra­ti­quer l’IVG. Le ministre a mar­te­lé qu’elles étaient sécu­ri­sées par des déci­sions du Conseil consti­tu­tion­nel, appe­lant à res­pec­ter l’“équi­libre du texte”, mais sans réus­sir à les convaincre.

Tout chan­ge­ment aurait des consé­quences sur le calen­drier. Pour qu’un congrès puisse être réuni, il fau­drait que le Sénat approuve, le 28 février ,cette notion de “liber­té garan­tie”, qui fait tiquer des cadres à droite.

Lire aus­si I IVG dans la Constitution : les débats se pour­suivent à l’Assemblée natio­nale avant le par­cours d’obstacles au Sénat

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