Elle a connu l’explosion du vinyle, l’arrivée du numérique, la fin des disquaires… Agnès, c’est une vie entière dans l’industrie musicale, dont vingt ans aux archives sonores d’une major. C’est là que, dans l’ombre, elle s’attache à conserver et à répertorier pas moins d’un siècle de l’histoire de la musique.
« Je suis entrée à l’usine Pathé-Marconi, à Chatou (Yvelines), en 1977, quand j’avais 18 ans, pour un job d’été. Là-bas, on fabriquait des 33-tours et des 45-tours. Quand j’ai vu comment on pouvait faire sortir du son avec cette pâte qui ressemblait à de la guimauve, j’ai trouvé ça extraordinaire. L’usine tournait 24 heures sur 24. C’était du travail à la chaîne : on nous donnait des vinyles, qu’on devait mettre dans des pochettes blanches. Il fallait aller très vite. Je suis restée quelques semaines, et puis j’ai arrêté.
J’ai passé mon CAP d’employée de bureau et, l’année suivante, j’ai reçu une proposition d’embauche de Pathé-Marconi [qui appartenait au[…]