Chaque 14 juillet depuis 1880, nous célébrons la prise de la Bastille. Événement fondateur de notre mémoire nationale qui marque l’achèvement de la monarchie absolue et le début de la République. Il existe pourtant des 14 juillet plus méconnus que d’autres. En 1881, Hubertine Auclert prend avec une quarantaine de militantes féministes l’assaut de la Bastille des femmes.
« Femmes, le jour du 14 juillet, montrez votre tristesse. Vous savez qu’il ne peut pas y avoir de vraie fête sans que vous y participiez. » Nous sommes en 1881. Quatre jours avant la Fête nationale, Hubertine Auclert annonce la couleur. Dans son article baptisé La Bastille des femmes, publié au sein de son propre journal La Citoyenne, la militante féministe de 33 ans le clame haut et fort : « cette Bastille, c’est la loi, c’est le code civil. » Jeudi 14 juillet 1881, les femmes sont symboliquement à l’assaut de leur propre prison, ce code civil édicté en 1804 par Napoléon. Celui-ci exclut les femmes de l’espace public et politique. Soumises à l’autorité du père et du mari, elles n’ont alors pas le droit de vote, ne peuvent pas s’inscrire[…]