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Pierre Ménès, sur le plateau de Touche pas à mon poste, le 22 mars 2021. Capture d'écran C8.

Vu à la télé : notre soi­rée TPMP en com­pa­gnie de Pierre Ménès

Mise à jour le 12 juillet 2021 : Pierre Ménès a annon­cé à l'AFP qu'il ne revien­drait sur Canal + en sep­tembre. Suspendu par la chaîne cryp­tée après la dif­fu­sion du docu­men­taire Je ne suis pas une salope, je suis jour­na­liste de Marie Portolano, le chro­ni­queur spor­tif a indi­qué le 12 juillet avoir trou­vé un « arran­ge­ment finan­cier » avec Canal.
Dans la fou­lée, il don­nait une inter­view fil­mée au Figaro, dans laquelle il per­sis­tait à se poser en vic­time et à récu­ser l'accusation d'agression sexuelle dont il a été l'objet, esti­mant que « dix ans pour chia­ler sur un bai­ser, c'est long quand même, non ? »

Alors voi­là, on vou­lait inter­vie­wer Pierre Ménès à la suite de la cen­sure de son pas­sage dans le docu­men­taire Je ne suis pas une salope, je suis jour­na­liste, de Marie Portolano et Guillaume Priou. Sauf qu’avant même qu’on puisse lui deman­der un petit entre­tien, le gonze nous a blo­quées sur Twitter. Tristesse ! Du coup, rien que pour vous, on vous résume sa ligne de défense don­née hier à l’antenne de C8, dans Touche pas à mon poste, afin que vous n'ayez pas à vous impo­ser ce nau­frage. Mais de rien, vraiment.

19h45, on attend qu’Hanouna lance le sujet Menès mais dieu que c’est long. Après le pas­sage de Fabrice di Vizio, un avo­cat nous expli­quant que la satu­ra­tion des uni­tés de réani­ma­tion des hôpi­taux d'Île-de-France était pure fake news parce que dans les Yvelines, un méde­cin de sa connais­sance lui a dit que moult lits étaient encore vacants, il a fal­lu se col­ti­ner Richard, un type mon­té expres­sé­ment de Marseille pour dire sa fier­té d'avoir par­ti­ci­pé au car­na­val démas­qué de La Plaine dimanche der­nier. « Qu'on ne vienne pas me dire qu'on a été égoïstes face aux soi­gnants [qui triment dans des hos­tos satu­rés depuis plus d'un an, donc], de toute façon, ils allaient mal avant le covid et tout le monde s'en fichait », pérore le soixan­te­naire éche­ve­lé à qui Hanouna offre un quart d'heure de gloire 100% YOLO. Notez que notre avo­cat des Yvelines et le Che Gevariant de la Canebière se retrouvent sur une conver­gence des luttes très 2021 : les masques en exté­rieur, c'est la règle qu'ils vomissent et les feront de concert, nous n'en dou­tons pas, voter contre Emmanuel Macron en 2022. « Envoyez la pub », comme il se disait sur le canal catho­dique la der­nière fois qu’on a regar­dé la télé, en 1920.

20h, le cas Ménès est le "gros doss" du jour chez Hanouna. Dans Touche pas à mon poste, tous les jours, il y a les doss puis les gros doss, une hié­rar­chie de l’info­tain­ment un peu comme à la récré quand on décré­tait ce qui rele­vait du « gue­din » et du « gue­din de ouf ». Et fran­che­ment, on est d’accord : les agres­sions sexuelles à coups d’embrassades for­cées et autres mains aux fesses après sou­le­vage de jupe de Ménès, c’est un gros doss. Même si Cyril Hanouna s’astreint à intro­duire le coup de la jupe comme « un com­por­te­ment limite avec Marie Portolano ». Dans la même veine, on se régale des pré­cau­tions prises par l’animateur, qui indique que Ménès « aurait por­té atteinte à la jour­na­liste », condi­tion­nel vapo­reux quand aucun des pro­ta­go­nistes ne nie l'existence de ce moment de 2016 où Ménès, sur un pla­teau télé (hors antenne), a sou­le­vé la jupe de Marie Portolano pour lui sai­sir les fesses.

Une amie humiliée

Entrons donc dans le vif du sujet, avec, avant d’accueillir Pierre Ménès, l’intervention d’une autre femme agres­sée par lui il y a quelques années. Il s’agit de Francesca Antoniotti, embras­sée contre son gré par Ménès lors d’un Touche pas à mon sport de 2016. Ce moment est redif­fu­sé en direct. Dans les yeux de la jour­na­liste spor­tive, la stu­peur et la honte, tan­dis que tout le monde, public com­pris, se gon­dole de la “bonne farce” de Ménès de l’époque. Ce lun­di soir sur C8, la pré­sen­ta­trice télé « embras­sée de force par Pierre Ménès s’explique dans TPMP », comme le dit le car­ton. Si on peut se per­mettre, elle n’a pas à s’expliquer, mais pas­sons. Francesca Antoniotti explique donc qu’elle aurait « pré­fé­ré reve­nir ici dans d’autres cir­cons­tances » mais ne pas avoir le choix face à l’ampleur de « la polé­mique ». « Je vais vrai­ment être trans­pa­rente, poursuit-​elle, sur le moment, je ne l’ai pas du tout vécu comme une agres­sion sexuelle – c’est le terme que j’entends et qui est employé sur les réseaux sociaux. C’est la défi­ni­tion d’une agres­sion sexuelle, moi je ne l’ai pas du tout vécu comme ça. » On se dit que sa parole doit faire du bien au petit cœur de Pierre Ménès qui patiente dans les loges (si si, il en a for­cé­ment un), mais, hélas, pas pour long­temps. « Mais il faut aus­si se dire les choses, reprend Antoniotti. Je l’ai vécu comme une humi­lia­tion. » Aïe. ça doit râler en cou­lisses. « Parfois, en tant que jour­na­liste spor­tive, on se sent humi­liées, insiste-​t-​elle. Parce qu’il y a des mots qui sont bles­sants, des com­por­te­ments, et le fait qu’on soit une femme auto­rise cer­tains à nous man­quer de res­pect. Et ce geste là, quand je le revois, c’est pas agréable. » Courageux et malin. Francesca Antoniotti a beau main­te­nir des liens ami­caux avec Pierre Ménès et l’admirer pro­fes­sion­nel­le­ment comme nous l’apprendrons juste après, elle ose vali­der l’avis de celles et ceux qui l’abhorrent : c’est mar­rant, le com­por­te­ment de Ménès a tout de celui d’un porc. Car la der­nière par­tie du témoi­gnage d’Antoniotti res­semble à un – ami­cal – détri­co­tage du nœud de l’affaire. « C’est un jour­na­liste que j’admire… c’est vrai que dans ce milieu, il y a des gens qui sont des déci­deurs, y a des gens qui comptent et y a des gens, on n’ose pas leur dire… Sur le moment, j’aurais dû lui dire “mais qu’est-ce que tu fais, t’es fou” ». A ce train-​là, il ne va même pas être besoin d’inviter les enne­mis de Ménès pour se faire une idée du pro­blème de sa toute-​puissance dans le milieu du jour­na­lisme foot­bal­lis­tique à la télé. « Mine de rien, quand on est dans le jour­na­lisme spor­tif, on n’a pas trop la pos­si­bi­li­té de dire ce qu’on pense, ce qu’on res­sent quand on est gênée par un com­por­te­ment », achève-​t-​elle de dézin­guer non plus seule­ment Ménès, mais le sys­tème qui fait son pou­voir. Francesca Antoniotti, précise-​t-​elle, n’a « jamais » trou­vé bon de repar­ler de cette scène avec l’agresseur, mais il faut dire qu’elle n’a pas pu long­temps s’appesantir sur le sujet : dans sa car­rière, elle a eu quelques autres occa­sions de « [s’en] prendre plein la tronche », et pas qu’avec Menès, jusqu’à finir par « s’éloigner du jour­na­lisme spor­tif ». Francesca Antoniotti garde néan­moins espoir. Elle sait « que Pierre est intel­li­gent, va s’excuser et ne va plus recom­men­cer ce genre de choses ». C’est peut-​être ce qui fait d’elle une véri­table amie, croire en cette rédemp­tion. Hold on, Francesca.

Pierre, Cyril et Vincent

Cyril, lui, enchaîne sur la fameuse séquence cen­su­rée par Canal + lors de la dif­fu­sion du docu dimanche soir. Bim, la pres­ta­tion de Ménès va être dif­fu­sée en direct, parce que Cyril a souf­flé à l’oreille de la direc­tion du groupe Canal (dont C8, sur laquelle règne en maître Cyril, fait par­tie) que « c’était la meilleure chose à faire » et c’est comme pour Pierre, pas grand monde ne s’oppose à Cyril, pas même Vincent (Bolloré). Oui, ça fait une demi heure qu’on regarde Touche pas à mon poste, et on n'y peut rien, on se prend faci­le­ment au jeu d’appeler tout le monde par son pré­nom, c'est plus convi­vial. Pardon, on s’égare, silence, ça dif­fuse, et voi­là qu’on fris­sonne de péné­trer le secret des dieux hert­ziens en ayant accès à ce moment qu’on a d’abord vou­lu nous cacher. 

Après un der­nier petit ajus­te­ment teint pour Pierre, on le voit donc prendre place face à son inter­vie­weuse, Marie Portolano. Laquelle est là pour lui deman­der des comptes sur l’agression publique qu’il lui a fait subir en 2016 lors d’un pla­teau Canal – encore eux. Portolano attaque dans le lard : « T’as une image de jour­na­liste miso­gyne, com­ment tu l’expliques ? » Pierre est décon­te­nan­cé, d’ailleurs, sa main tape sur la table et ses épaules se plient sous le désar­roi. « Je ne l’explique pas. » On peut attri­buer plu­sieurs dizaines de petites phrases sexistes à ce mec, mais il ne se l’explique pas. « Je suis peut-​être sexiste mais je suis aus­si le seul mec qui a essayé de faire une émis­sion foot avec que des filles, donc elle est où la véri­té ? » « Essayer » n’est pas réus­sir, et l’émission en ques­tion, 19h30 PM, a tenu un an en 2018, mais c’est quand même pas la faute de Pierre si les téléspectateur·trices ne sont pas emballé·es par une bande de meufs qui « essaient » de par­ler foot en tenant le cra­choir à Pierre, dont l’aura ferait de l’ombre à qui­conque. S’ensuivent de très banals pro­pos tels que « on ne peut plus rien dire », mais comme il se trouve que c’est ce que Ménès redi­ra par la suite en long en large et en tra­vers sur le pla­teau d’Hanouna, on aura tout le loi­sir de vous en repar­ler. Avançons. 

A l'aise comme un mec qui fait peur aux femmes

« Je veux dire, dire à une fille qu’elle a un beau décol­le­té, c’est plu­tôt gen­til ? » sonde-​t-​il auprès de Portolano. « Oui, se crispe-​t-​elle. Pour toi, c’est un com­pli­ment. » « Bah oui. D’ailleurs, toi aujourd’hui, niveau décol­le­té, tu m’as pas gâté », observe-​t-​il en lor­gnant sur le sweat de la jour­na­liste. Laquelle essaie de remettre l’église au milieu du vil­lage et le décol­le­té au fin fond du cer­veau de Ménès : « C’est parce que je ne suis pas là pour ça. » « Oui, c’est parce que tu savais que c’était moi que tu inter­vie­wais aujourd’hui. » Moment clef. Le mec avoue tran­quille­ment qu’il sait que les femmes adaptent leurs tenues le matin en fonc­tion de si elles vont devoir lui adres­ser la parole au cours de la jour­née, et lui est com­plè­te­ment à l’aise avec cette crainte qu’il leur inspire.

Passons les jus­ti­fi­ca­tions sui­vantes sur « c’est ma manière à moi d’intégrer les gens et de mettre l’ambiance sur le pla­teau » pour en venir au cœur du sujet. Marie Portolano lui demande s’il se sou­vient du « moment où [ils se sont] embrouillés parce [qu’il] avait sou­le­vé [sa] jupe sur le pla­teau. » « Pas du tout », répond-​il du tac au tac. Simple, basique : le coup de l’amnésie, ça vous sauve des situa­tions les plus pénibles, on s’en rap­pel­le­ra la pro­chaine fois que la maré­chaus­sée sou­haite nous ver­ba­li­ser parce qu’on porte notre masque en des­sous du nez. Après, pas sûr qu’on ait le cran de Ménès. A la ques­tion a prio­ri rhé­to­rique de « est-​ce que tu le refe­rais aujourd’hui ? », Ménès répond sans cli­gner : « Oh oui. » Portolano insiste : « Même si tu sais que ça peut humi­lier ? » « ça t’a humi­liée ? », s’étonne le journaliste-​qui-​était-​pourtant-​censé-​être-​intelligent-​nous-​avait-​promis-​Francesca-​Antoniotti. « Oui », rétorque Portolano. « Ah bon, hausse-​t-​il les épaules. Bah j’en suis déso­lé. Mais faut aus­si prendre les gens comme ils sont. J’ai été embau­ché parce que j’étais un per­son­nage. Je ne joue pas un per­son­nage, j’ai été embau­ché parce que je suis comme ça. » Moment révé­la­tion. Pour être embau­ché chez Canal, vos qua­li­tés d’agresseur sexuel pour­raient être un petit plus qui fait la dif­fé­rence sur le CV. « Ah bah c’est sûr que si t’avais été un mec, j’aurais pas sou­le­vé ta jupe », insiste-​t-​il, car il man­que­rait plus qu’on s’imagine qu’il n’est pas qu’un dan­ger public hétéro-​beauf et qu'il bouffe à tous les râteliers. 

Ce moment où Pierre a failli nous mind-fucker

Et puis là, sou­dain, advient le moment où Ménès va ten­ter de nous retour­ner le cer­veau dans un exer­cice de mani­pu­la­tion de haute volée (rappelez-​vous, il est par­ti­cu­liè­re­ment intel­li­gent). « Si on peut plus cham­brer une meuf parce qu’elle est une meuf, c’est insup­por­table. “Ah non, je te chambre pas, parce que t’es une fille.” C’est pas cho­quant, ça ? ça, c’est super cho­quant ! » Oh waw, on vient de se faire mind-​fucker le cer­veau par Pierre, qui étale devant nous un syl­lo­gisme a prio­ri redou­table. Si on veut l’égalité qu’on réclame à grands cris bande de fémi­nistes reloues que nous sommes, si donc meuf = mec et que mec = se faire bizu­ter à grand ren­fort de blagues potaches, alors meuf = se faire bizu­ter elles aus­si, comme des mecs, des vrais. Enfin presque. Le truc qui ne tient pas dans cette superbe démons­tra­tion machiste, c’est pré­ci­sé­ment que les hommes, comme l’a poin­té Ménès, ne se font pas sou­le­ver les jupes. Ni bais­ser les pan­ta­lons, au demeurant.

Retour au pla­teau d’Hanouna pour le (dou­lou­reux) SAV de cette défense, assu­ré donc par Pierre lui-​même en direct. « Déjà, Pierre, com­ment tu te sens ? », amorce, pré­ve­nant au pos­sible, Cyril. « C’est hor­rible. Horrible déjà pour moi, ensuite pour ma femme, qui se fait insul­ter dans des pro­por­tions qui dépassent tout ce qu’on peut me repro­cher pro­ba­ble­ment à juste titre. » Ah, ça attaque fort. Tirer de son cha­peau “Madame Ménès” qui n’en deman­dait cer­tai­ne­ment pas tant et en faire un bou­clier humain contre l’adversité d’une horde de Twittos rassemblé·es sous le mot d’ordre en top ten­dance #PierreMenesOut tout au long de la jour­née de lun­di, fal­lait y pen­ser. Malin, on vous dit. 

Qui fait un bin­go avec nous ?

Il reste encore vingt minutes avant la fin de l’émission, on n’en peut plus et vous non plus : il est temps de ryth­mer un peu ce papier. Voici un bin­go de défense à l’usage du petit har­ce­leur sexuel, tel que pro­po­sé par Pierre en ce funeste lun­di soir de troi­sième vague. « Déferlement de haine » (Cyberharceler c’est mal, n’essayez pas de repro­duire cela à la mai­son). « Dans cette séquence [du docu­men­taire], je dis une seule conne­rie : que je le refe­rai » (Mais sinon, tout le reste est nickel, « on ne peut plus rien dire », et agres­ser est un droit consti­tu­tion­nel). « Lorsque Marie m’assène cette his­toire de jupe, je suis esto­ma­qué. Maintenant, je sais pour­quoi je ne m’en rap­pelle plus : parce que les faits remontent au 28 août 2016, der­nière émis­sion avant que je tombe malade et que je dis­pa­raisse des écrans pen­dant sept mois » (Totem d’immunité abso­lu : subir une mala­die grave me donne le droit d’être lubrique et dépla­cé, c’est mon méde­cin qui l'a dit). « Ce soir là, je n’étais pas dans mon état nor­mal […], j’avais le masque de la mort sur moi » (Risqué niveau décence mais je la tente avec panache). « Le bai­ser à Isabelle Moreau pour la cen­tième du CFC, ça date, ça a dix ans » (Je suis un homme qui vit avec son temps, mon res­pect des femmes fluc­tue au gré des avan­cées de l’époque). « Je ferais plus ça aujourd’hui parce que le monde a chan­gé » (Exactement ce que je disais tout à l’heure, moi je m’adapte, à regrets, mais je m’adapte). « C’est #MeToo, on peut plus rien faire, on peut plus rien dire » (Voilà, si vous vou­lez mon avis, l’époque est sinistre). « J’ai accep­té de faire son truc [sic], à Marie, si ça pas été dif­fu­sé, ce n’est pas de mon res­sort, c’est un choix édi­to­rial » (Voyez avec mes patrons, je ne suis qu’un pauvre petit sala­rié sans influence). « Ma vie pro­fes­sion­nelle a été jalon­née de filles […] et j’ai jamais eu de pro­blèmes avec per­sonne » (Enfin bon, hor­mis les trois recen­sées pour l’heure). « Je le vis mal parce que c’est pas moi, je ne suis pas comme ça » (Vous n’êtes rien que des méchants). « Je le regrette de ne pas pou­voir me com­por­ter comme il y a cinq ans, je me freine » (Avec toutes vos conne­ries #MeToo, vous bri­mez la créa­ti­vi­té des artistes). « Ce qu’on me reproche est into­lé­rable dans le logi­ciel de 2021 » (Rendez-​moi les années Sardou). « Je trouve que pla­cé dans ce qui se passe au niveau natio­nal, ça me paraît mal­gré tout une forme de détail » (Pendant que vous m’incriminez, le virus cir­cule, vous feriez mieux de res­pec­ter les gestes bar­rières en me lais­sant me com­por­ter avec les femmes comme je l’entends). « Mais voi­là, je suis connu, je suis cli­vant, je suis le chro­ni­queur numé­ro un de l’émission de foot la plus impor­tante donc quelque part je suis l’homme à abattre, il faut juste que je fasse atten­tion à ne pas prê­ter le flan à ça, quoi » (Alors, contrai­re­ment à ce que je vous disais plus haut, c’est vrai que je suis quelqu’un d’important, on veut ma mort sociale) « Entre Canal et moi, c’est une his­toire d’amour » (Donc si vous pen­siez que ces deux-​trois affaires d’agressions vont me débou­lon­ner de mon poste, repre­nez un verre d’eau). « Vu ce que je vis aujourd’hui, j’aurais pré­fé­ré que la séquence reste dans le docu » (Je découvre et déteste l’effet Streisand).

Fort heu­reu­se­ment, les chro­ni­queurs mas­cu­lins de TPMP étaient là pour appor­ter un sou­tien des plus couillus. Gilles Verdez parle de l’ami Pierrot, « tou­jours là pour les mau­vais moments », avant de se reprendre car, c’est vrai, « là n’est pas le débat ». « Il est sans limite, il n’a aucun filtre, par­fois ça dérape, dans les mots ou dans les gestes mais fon­da­men­ta­le­ment, c’est la même per­sonne que là. » On ne com­prend pas trop où il veut en venir mais c’est vrai que c’est gen­til, Gilles. Un cer­tain Guillaume Genton enfonce le clou de la bien­veillance entre keums, parce que, hein, il faut le sou­li­gner, « Pierre Ménès a beau­coup de cou­rage d’être sur le pla­teau ce soir, parce que c’est pas facile ». Il n’y a fina­le­ment qu’une seule per­sonne – et sur­prise, c’est une femme – pour mettre un peu le holà face à la lar­moyante vic­ti­mi­sa­tion de Ménès. « Vous n’êtes pas une vic­time, rap­pelle Géraldine Maillet. C’est quand même plus dif­fi­cile pour les femmes que vous avez embras­sées de force. » Merci à elle.

On sait pas vous, mais il est temps de conclure. « Merci Pierre, mer­ci Francesca, lance Cyril. Ma mère me dit que vous êtes magni­fique. » « Moi je peux pas le dire », glisse Ménès. Oui, il est vrai­ment temps de conclure.

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