Un utérus artificiel en forme de poche testé sur l’agneau, des modèles embryonnaires cultivés in vitro à partir de cellules souches humaines… Certes les premières étapes du développement font l’objet de nombreuses recherches. Mais de sérieux obstacles scientifiques autant qu’éthiques demeurent avant d’envisager s’affranchir de la reproduction traditionnelle.
L’ectogenèse, c’est le terme biologique qui désigne la procréation d’un être humain par fécondation in vitro, suivie du développement de l’embryon dans une matrice, hors de l’utérus maternel. Cette fin de la reproduction sexuée, associée à la gestation artificielle, était décrite dès 1932 par Aldous Huxley dans son dystopique Meilleur des mondes. Quatre-vingt- dix ans plus tard, elle reste encore du domaine de la science-fiction, et les vrais enjeux médicaux sont ailleurs, assurent les spécialistes.
On sait depuis quarante-cinq ans concevoir des embryons in vitro. C’est l’âge de la Britannique Louise Brown, premier bébé-éprouvette conçu à partir des gamètes de ses parents et réimplanté dans l’utérus maternel. Depuis, plus de dix millions d’enfants à travers le monde sont né·es grâce à la fécondation in vitro. « Mais même si les techniques ont évolué, l’efficacité reste relativement faible. À peine une PMA sur quatre donne naissance à un enfant. Et ce taux de réussite plafonne depuis des[…]