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© Sébastien Brothier et Thomas Steffen

Podcast « Y a pas mort d’homme » : les voix du #MeTooPolitique

2022 sera une année émi­nem­ment poli­tique. Et si, avant la pré­si­den­tielle, la parole des femmes vic­times de vio­lences sexistes et sexuelles dans le milieu était enten­due ? C’est le pari du pod­cast Y a pas mort d’homme, co-​réalisé chez Binge par la jour­na­liste Hélène Goutany et la col­la­bo­ra­trice d'élu·es Fiona Texeire, à l’origine du mou­ve­ment #MeTooPolitique.

« Il faut écar­ter les auteurs de vio­lences sexuelles et sexistes de la vie poli­tique. » C'est ce que réclament 285 femmes du milieu poli­tique et uni­ver­si­taire, le 15 novembre, en signant une tri­bune dans Le Monde. Elles exigent que l'impunité au sein du Parlement, des mai­ries, ou encore des conseils dépar­te­men­taux et régio­naux, prenne fin. Une demande qui crispe tel­le­ment que le site metoopolitique.fr a été pira­té dans l’après-midi du lun­di 15 novembre. De nou­veau acces­sible depuis le 16 novembre 12h, ce site est à la fois « un espace de recueil de témoi­gnages, de mise à dis­po­si­tion de res­sources juri­diques et psy­cho­lo­giques et un espace d’engagement pour les élu·es », explique Fiona Texeire. Porteuse de ce type de pro­jets depuis deux ans déjà, cette col­la­bo­ra­trice d'élu·es est à l’initiative du mou­ve­ment #MeTooPolitique, aux côtés de Mathilde Viot (confon­da­trice de Chair col­la­bo­ra­tice), Madeline Da Silva (maire adjointe de Lilas), Alice Coffin (conseillère de Paris) et Hélène Goutany (jour­na­liste). Avec cette der­nière, elle mène en paral­lèle un pro­jet de pod­cast dont le pre­mier épi­sode a été dif­fu­sé en octobre der­nier : Y a pas mort d’homme. 

Remarques sexistes, com­men­taires dépla­cés, agres­sions sexuelles… Dans les huit épi­sodes de ce pod­cast, les rap­ports de force entre poli­ti­ciens et poli­ti­ciennes sont décryp­tés minu­tieu­se­ment. A tra­vers un regard actuel, cette nou­velle série de Programme B, le pod­cast d’actualité pré­sen­té par Thomas Rozec, ana­lyse les agis­se­ments pas­sés ou récents d’hommes poli­tiques afin de « com­prendre les méca­nismes des vio­lences sexistes et sexuelles qui tra­versent la classe poli­tique fran­çaise »

Edith Cresson, invi­tée de l’épisode 1

En 2016, un an avant #MeToo, écla­tait l’affaire Baupin. Depuis, la cocotte-​minute est sous pres­sion, et aujourd'hui, le #MeTooPolitique se fait lar­ge­ment entendre. L’épisode 2 de ce pod­cast, qui sera dif­fu­sé le 19 novembre, dévoi­le­ra le récit poi­gnant d'une char­gée de mis­sion en cabi­net minis­té­riel, vic­time d’agression sexuelle par un Préfet. Ces com­por­te­ments seront ana­ly­sés par Mathilde Viot, l’une des cinq ini­tia­trices du mouvement.

Mais le sexisme et la miso­gy­nie en poli­tique ne datent pas d’hier. Dans le pre­mier épi­sode du pod­cast, dis­po­nible depuis le 29 octobre sur toutes les pla­te­formes d’écoute, Édith Cresson, seule et unique Première ministre en France (moins d’un an d’exercice du pou­voir entre 1991 et 1992), fait part du sexisme ambiant, enra­ci­né dans le monde poli­tique. Elle raconte sa pre­mière réunion avec le syn­di­cat des agriculteur·rices, dont le comi­té d’accueil l’attendait avec la ban­de­role « Édith, on t’espère meilleure au lit qu’au minis­tère ». La Première ministre qui n’a pas sa langue dans sa poche leur répond en retour : « Ça tombe bien que je sois ministre de l’agriculture parce que comme j’ai affaire à des porcs je vais pou­voir m’occuper de vous ». Avec son franc par­lé, ses anec­dotes gla­çantes et ses sou­ve­nirs intacts, Édith Cresson donne rapi­de­ment le ton pour la suite du programme.

Entre récits de témoins, de vic­times mais aus­si d’expertes, Y a pas mort d’homme, réa­li­sé par Élisa Grenet et pro­duit par Lorraine Besse, pro­pose de décou­vrir le revers de la médaille poli­tique, dans un espace bien­veillant où les langues se délient. Jusqu’en juin, une fois par mois, vous enten­drez par­ler de soro­ri­té, d’enjeux média­tiques, de jus­tice… Autant d’angles dif­fé­rents qui per­mettent d’aborder le sujet du sexisme envers les poli­ti­ciennes. Brûlant d’actualité puisque la cam­pagne mal­heu­reuse de Sandrine Rousseau à la pri­maire EELV prouve qu'en 2021, lorsqu'une femme défend ses opi­nions, elle est encore sus­cep­tible de se faire trai­ter « d'hystérique ».

Retrouvez ici le pre­mier épi­sode de Y a pas mort d’homme.

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