Ce week-end, des centaines de lesbiennes se rassembleront et marcheront pour la première fois depuis plus de quarante ans pour faire entendre leurs voix.
Ces 24 et 25 avril, veille de la Journée de la visibilité lesbienne, des rassemblements et des marches lesbiennes sont organisés dans plusieurs villes de France pour défendre les droits et les revendications des lesbiennes. Une mobilisation historique qui aura très certainement un goût d’inédit car si ce n’est pas la première manifestation lesbienne française, c’est en tout cas la première du siècle : la première et dernière remonte à 1979. Un interminable temps d’arrêt qui amplifie la nécessité de se rassembler aujourd’hui.
« On a un besoin considérable de se réapproprier la rue car les lesbiennes sont quasi-absentes des débats politiques et médiatiques actuels qui les concernent et concernent leurs familles », souligne une membre du collectif Collages lesbiens à l’initiative de la marche parisienne qui se déroulera ce 25 avril. L’idée leur est venue il y a quelques mois à la suite du tweet clamant « je veux une marche lesbienne en France » - en référence aux Dykes Marches, ces marches lesbiennes qui ont lieu en amont de la Pride aux États-Unis et existent à Londres ou Berlin. « D’habitude, les lesbiennes participent à la Gay Pride mais cette année, on voulait vraiment rassembler nos forces en organisant un évènement à nous », déclare une membre du collectif Lesbiennes contre le patriarcat qui organise un rassemblement ce 24 avril à Lyon. « C’est important de rappeler que les lesbiennes existent car elles sont souvent invisibilisées alors qu'elles vivent des oppressions systémiques : sexisme, lesbophobie, racisme, validisme, transphobie, grossophobie... », souligne le collectif lyonnais.
La PMA mais pas que
Pour cette première mobilisation, le mot d’ordre sera évidemment « PMA pour tous·tes ». « On demande qu’elle soit anonyme, gratuite et remboursée pour tous·tes, sans conditions. Ainsi que l’ouverture et la sécurisation du don d’ovocytes à sa compagne par la méthode ROPA1. On revendique également de pouvoir conserver ses gamètes lors d’une transition de genre dans tous les centres de conservation et pouvoir les utiliser dans le cadre d’une PMA pour tous les couples », détaille le collectif.
D’autres sujets sont également au cœur des revendications lesbiennes. « On souhaite aussi parler de la lutte contre la lesbophobie, de la santé sexuelle lesbienne, des violences médicales, ainsi que de la légitimité », précise Lesbiennes contre le patriarcat. Pour échanger sur ces sujets, il est d'ailleurs prévu qu'un micro libre soit tendu aux personnes concernées. « Nous lirons aussi des poèmes de poétesses lesbiennes, ajoute le collectif. C’est tellement important d’avoir des modèles, d’être représentées, ça nous donne de la force. »
Retrouvez les évènements de ce week-end
Bordeaux : Sortie en vélo organisée par Goudoues Debout le 25 avril à 14h place André Meunier.
Paris : Marche organisée par Collages lesbiens le 25 avril à 14h place du Châtelet. La marche sera ouverte par un cortège de tête composé uniquement de lesbiennes racisées. Le reste de la marche es accessible à tous et toutes.
- Qui consiste, pour un couple de femmes dont celle désirant porter l’enfant serait infertile, que sa compagne lui fasse don de ses ovocytes.[↩]