© Herve Veronese Centre Pompidou
© Hervé Véronèse, Centre Pompidou

Qui est Posy Simmonds, cin­quième femme lau­réate du Grand Prix au fes­ti­val d'Angoulême ?

La bédéaste bri­tan­nique a reçu, mer­cre­di, le Grand Prix de la BD à Angoulême. Elle est la cin­quième femme à rece­voir cette distinction. 

L’autrice de Gemma Bovery est la pre­mière Britannique et la cin­quième femme en cin­quante ans à rece­voir ce prix, le plus pres­ti­gieux de la BD (après Julie Doucet, Rumiko Takahashi, Florence Cestac et Claire Bretécher). La lau­réate, âgée de 78 ans, n’a pas pu faire le dépla­ce­ment vers la France. Son édi­teur fran­çais, Jean-​Luc Fromental, de Denoël Graphic, a lu mer­cre­di soir un mes­sage de l’autrice qui disait : “J’ai été enchan­tée, sur­prise, sidé­rée, pro­fon­dé­ment enchan­tée de rece­voir cet hon­neur. C’est un hon­neur et un bon­heur de rejoindre la cohorte des lau­réats précédents”. 

Posy Simmonds l’a empor­té face à la Française Catherine Meurisse, bat­tue pour la cin­quième fois de suite à ce stade, et l’Américain Daniel Clowes. “À mes amis et concur­rents, Catherine Meurisse et Daniel Clowes, dont j’admire le tra­vail : la qua­li­té d’une course s’étalonne à la valeur de ses com­pé­ti­teurs”, a salué Posy Simmonds dans son mes­sage de remerciements.

Satire de la bourgeoisie

L’Anglaise, déjà pré­si­dente du jury du Festival d’Angoulême en 2017, est appré­ciée dans le milieu pour son humour déli­cat, qui peut aus­si être grin­çant. Son œuvre est domi­née par la satire de la bour­geoi­sie, dont elle-​même est issue. Elle compte près d’une tren­taine de titres, dont de nom­breux livres illus­trés pour la jeu­nesse. Mais ce sont ses romans gra­phiques qui sont célèbres en France, pays où elle a fait une par­tie de ses études et a appris à connaître les codes de la bande des­si­née, pour ensuite s’en affran­chir. Outre Gemma Bovery (adap­té au ciné­ma en 2014), Tamara Drewe (éga­le­ment adap­té, en 2010) et Cassandra Darke sont ses grands romans graphiques.

Les Britanniques la connaissent mieux comme des­si­na­trice de presse, prin­ci­pa­le­ment pour The Guardian. Le recueil Literary Life : scènes de la vie lit­té­raire est issu de ses cro­quis pour ce quo­ti­dien de gauche, où elle est entrée en 1972. Une rétros­pec­tive lui est consa­crée jusqu’au 1er avril au Centre Pompidou, à Paris. Celui-​ci, qui expose des­sins inédits, cro­quis et esquisses, car­nets et extraits de films, loue “le don d’observation, le sens du détail, le regard caus­tique sur les mœurs et le monde contem­po­rains, et le goût pour la lit­té­ra­ture” d’une grande francophile.

Le Festival inter­na­tio­nal de la bande des­si­née d’Angoulême, dont c’est la 51e édi­tion, se tient jusqu’à dimanche soir. Ce Grand Prix fait suite à plu­sieurs édi­tions mar­quées par des polé­miques autour du sexisme, avec une fronde des des­si­na­trices, la créa­tion d’un #MeToo de la BD puis, l’an der­nier, l’affaire Bastien Vivès, des­si­na­teur invi­té et visé par une enquête pour dif­fu­sion d’images pédopornographiques. 

Partager
Articles liés

Inverted wid­get

Turn on the "Inverted back­ground" option for any wid­get, to get an alter­na­tive sty­ling like this.

Accent wid­get

Turn on the "Accent back­ground" option for any wid­get, to get an alter­na­tive sty­ling like this.