Les Fleurs amères, d’Olivier Meys
Nombre de films récents ont chroniqué les changements socio-économiques en Chine. Les Fleurs amères, du Belge Olivier Meys, est pourtant l’un des premiers à s’intéresser aux répercussions de ces transformations en Occident. À Paris, précisément. Et c’est peu dire qu’il capte l’attention. Non seulement son sujet est original (la communauté chinoise de France est quasi invisible au cinéma), mais aussi sa manière de le traiter est remarquable. Sobre, sûre et poignante. En tous points raccord avec son personnage principal.
Optant pour la fiction, le réalisateur suit au plus près le parcours de Lina, une jeune femme originaire du nord-est de la Chine qui a choisi d’émigrer à Paris. Son objectif ? Gagner plus d’argent pour l’envoyer à son mari et son fils restés au pays. Elle est ambitieuse et y croit dur comme fer : ses désillusions n’en seront que plus cruelles. De fait, comme elle ne parle pas le français et n’a pas de permis de séjour, Lina sera d’abord nounou avant de se prostituer. Comme nombre de ses sœurs d’exil, toutes issues de la même région et avec lesquelles elle reconstitue une famille fragile. Aucun doute, pourtant, ne viendra infléchir sa décision et son sens du sacrifice. De même qu’aucun pathos ne parviendra à altérer la ligne claire de ce beau film grave. A. A.
Fête de famille, de Cédric Kahn
C’est sûr, ce film va vous secouer. L’argument, pourtant, semble familier : la mère d’une famille bourgeoise (Catherine Deneuve) réunit ses enfants à l’occasion de ses 70 ans. Mais cette fête joyeuse est perturbée par l’arrivée surprise de sa fille, disparue depuis plusieurs années. C’est là que tout bascule, loin du vaudeville annoncé. Parce que ladite fille est un[…]