Quand on est fan de dessin, y a pas trente mille professions pour exercer sa passion. Marion, 29 ans, est tatoueuse. Un métier de précision – entre pyrogravure, couture et, souvent, thérapie – qu’elle exerce depuis dix ans au Puy-en-Velay (Haute-Loire).
"Gamine, je n’ai jamais joué à la poupée. Je dessinais. Ma famille m’a poussée à trouver un métier dans lequel je pourrais continuer. Mais architecte ou designer, c’était pas mon truc. Tu ne peux pas être libre dans ton trait. J’ai passé un bac général pour faire plaisir. À côté, j’accompagnais ma frangine dans des fêtes médiévales. Il y avait des stands de tatouages éphémères. Je me suis proposée. Ça a commencé comme ça.
On tatouait avec du jagua. C’est le fruit du génipa, un arbuste qui pousse en Amérique du Sud et teinte la peau. On le pose sous forme de pâte, comme du henné. Ça a un côté magique, car quand on retire cette pâte, il n’y a rien. Le motif n’apparaît qu’au bout de vingt-quatre heures, en bleu nuit. Je faisais[…]