Édito
C’est une bien triste nouvelle. Après sept années de bons et loyaux services à la nation, Paye ta shnek ferme boutique. Ce Tumblr culte et pionnier en matière de dénonciation du harcèlement de rue et qui s’évertuait à recenser toutes sortes de phrases délicieuses entendues par euh… nous toutes, en fait… rend son tablier. On pouvait y lire ce genre d’insultes bijoux : le pas très vegan « Viande à viol », à la sortie du métro à Lyon ; l’ambitieux « J’te pète les seins » dans un parc de Nice en pleine journée ; le 100 % zéro surmoi « J’ai bien envie de frapper une femme ce soir » devant un bar en Normandie ; ou encore le grand classique de puceau frustré « Toi, je te baiserais même pas ».
C’est une bien triste nouvelle. Après sept années de bons et loyaux services à la nation, Paye ta shnek ferme boutique. Ce Tumblr culte et pionnier en matière de dénonciation du harcèlement de rue et qui s’évertuait à recenser toutes sortes de phrases délicieuses entendues par euh… nous toutes, en fait… rend son tablier. On pouvait y lire ce genre d’insultes bijoux : le pas très vegan « Viande à viol », à la sortie du métro à Lyon ; l’ambitieux « J’te pète les seins » dans un parc de Nice en pleine journée ; le 100 % zéro surmoi « J’ai bien envie de frapper une femme ce soir » devant un bar en Normandie ; ou encore le grand classique de puceau frustré « Toi, je te baiserais même pas ».
La courageuse Anaïs Bourdet, créatrice de Paye ta shnek et par ailleurs graphiste et enseignante, a donc décidé de faire partir son propre site en « vacances à durée indéterminée ». Et ce sont les 225 000 personnes qui composent sa communauté (et les autres aussi) qui pleurent. Car cette collecte exhaustive permettait – s’il fallait encore le prouver – de démontrer que, non, le harcèlement de rue n’est pas une vue de l’esprit. Que, non, on ne confond pas les agressions sexistes et sexuelles avec de la drague un peu lourde. Et que, oui, toutes les femmes ou presque, et ce partout en France, sont concernées.
Mais ce qui nous désole n’est pas tant qu’Anaïs rende son tablier, car, après tout, elle a bien le droit d’en avoir ras le pompon et d’aller se kiffer un peu la vibe dans la calanque de Sormiou, les doigts de pied en éventail, jusqu’à nouvel ordre. Non, le vrai problème ce sont les raisons pour lesquelles elle lâche l’affaire : « Je n’en peux plus. Je n’y arrive plus. Je n’arrive plus à lire vos témoignages et à les digérer en plus des violences que je vis dès que je mets le pied dehors. J’ai passé ces sept dernières années, avec vous, à tout donner pour faire reculer ces violences, aux côtés des assos et collectifs qui se bastonnent aussi sur le sujet et je n’ai pas réussi à observer le moindre recul. Oui, c’est un constat d’échec. » Voilà. C’est dit. Le constat est accablant, ne le nions pas.
Mais si, pour ne pas pleurer et célébrer Paye ta shnek et toutes ces femmes qui ont participé à le faire exister, nous profitions de cet été caniculaire pour résister encore et toujours à tant de tentatives d’entraver nos corps et nos libertés ? En essayant de nous empouvoirer plus que jamais sur le terrain de nos sexualités. En ne cédant pas à la tentative de couvrir nos bouts de peau qui dépassent, même si c’est dur et parfois risqué. Et en virant nos soutifs (si on en a envie) pour dire fuck aux rageux qui trouveront que nos seins pendent trop pour ce genre de libération du poitrail.
Voilà, comme dirait une autre de nos consœurs, Anaïs Bordages, sur Twitter : « Welcome to the être le plus à poil possible sans se faire harceler challenge. » Allez chiche ! Lançons le #PlusAPoilChallenge. Et vive les shneks du monde entier.
À la(l)cool
Et si vous vous sentez plutôt d’humeur chicos, optez pour cette bouée « bouteille de rosé ». On vous accuse de promouvoir l’alcoolisme, pénarde sur votre radeau gonflable ? Répondez qu’en tant qu’antispéciste remontée, vous ne supportez plus de vous prélasser sur un flamant rose ou un dauphin.
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