Le must de l'été
Chimerica
Vous connaissez toutes et tous la photo iconique de « l’homme au char », ce frêle manifestant qui, le 5 juin 1989, se dressa sur le chemin d’une colonne de tanks, place Tiananmen à Pékin. Précisément, la minisérie britannique Chimerica (contraction de « Chine » et d’« America ») s’appuie sur cette image symbole pour construire un thriller passionnant autour du journalisme et de la démocratie. Dans la veine du film d’Alan J. Pakula, Les Hommes du président… De fait, son personnage fil rouge est un photographe de guerre. Mise au ban de son journal à cause d’une photo truquée, cette tête brûlée décide de partir à la recherche de l’homme de la place Tiananmen trente ans après. Histoire de redorer son blason… Commence alors une quête haletante. D’abord, parce qu’elle oscille sans temps mort entre la Chine et les États-Unis. Ensuite, parce qu’elle dresse un parallèle subtil entre 1989 et 2016 (une partie du récit se situe pendant la campagne électorale de Donald Trump). Et, enfin, parce qu’elle pose la question essentielle de la résistance au pouvoir… et aux fake news.
En complément de cette stimulante fiction, histoire de démêler le faux du vrai, justement, n’hésitez pas à lire, ensuite, le témoignage inédit de l’un des leaders étudiants de la place Tiananmen… Il est à découvrir dans la BD reportage Tiananmen 1989, nos espoirs brisés, de Lun Zhang et Adrien Gombeaud (pour les textes) et d’Améziane (pour les dessins), qui vient de sortir aux éditions Seuil-Delcourt. Trentième anniversaire oblige…
Chimerica, série de 4 épisodes de 45 min. Disponible dès maintenant sur MyCanal et à partir du 26 août sur Canal+.
À surveiller
Orange Is the New Black, saison 7
On l’attend autant qu’on la redoute, cette septième et ultime saison d’Orange Is the New Black ! Créée en 2013, la série américaine multiprimée de Jenji Kohan frise l’excellence. Parce que les aventures tragi-comiques de Piper Chapman et de ses codétenues de Litchfield ont atomisé les conventions du film de prison. Et parce que le profil des actrices, comme celui des héroïnes, est aussi atypique que réjouissant. Bref, on n’a pas envie de quitter Taystee, Alex, Red, Daya ou Crazy Eyes, nos copines. Ni d’être déçu·e par elles ! Un petit rappel, quand même, histoire d’accrocher sans délai à ces treize derniers épisodes : la saison 6 se terminait sur le « mariage » d’Alex et Piper derrière les barreaux, puis sur la libération de cette dernière. Tadaaaa !
Orange Is the New Black, 7e et dernière saison. 13 épisodes diffusés à partir du 26 juillet sur Netflix.
En replay
Pose, saison 2
C’était « la » série incontournable de l’an dernier, signée Ryan Murphy, fameux auteur-réalisateur-producteur et militant queer. Et cela reste, cette année encore, la meilleure façon de découvrir la culture « ballroom » et le voguing via les tribulations d’un groupe d’ami·es trans et gay afro-américain·es. Entre folles soirées, galères quotidiennes et ravages du sida… Après la saison 1, qui nous télétransportait dans le New York reaganien de 1987, la saison 2 nous projette, cette fois, en 1990. L’année du tube de Madonna : Vogue. Mais aussi celle de l’émergence d’Act-Up (ne ratez pas le premier épisode !). Même avec ses excès, ou ses moments sentimentalo-tire-larmes, Pose reste donc hyper attachante. Et stylée. U A. A.
Pose, saison 2, série de 10 épisodes de 52 min. Le mercredi sur Canal+ Séries depuis le 12 juin (un épisode par soirée) et en replay sur MyCanal.