Quand vous lirez ces quelques lignes, il est possible que vous soyez en vacances, c’est bien, profitez-en pour rien glander. Le mieux pour être sûr de bien rien glander, c’est de boire de l’alcool souvent. Après, peut-être que vous êtes plutôt voyage avec sac à dos, moi je vous refile les conseils que je donne à mes gamins. Mais après, chacun fait ce qu’il veut. En attendant, que vous soyez dans un hall d’aéroport ou dans votre cuisine, un verre de parfum à la main, rien ne vous empêche de lire l’interview de l’été, une petite star locale sur le déclin, Cendrillon, vous la connaissez ?
Causette : Bonjour Cendy !
Cendrillon : Euh, Cendrillon si ça vous embête pas.
OK, alors première question : ces pompes-là que vous paumez tout l’temps, elles sont en quoi ?
Cendrillon : Ce sont des pantoufles de verre, et non de vair [fourrure d’écureuil, ndlr] comme le pensent certains profanes.
Des pantoufles, le truc globalement confortable là, mais en verre, le truc transparent qui se casse ?
Cendrillon : Oui, voilà. Il existe bien des « œils » en verre et on n’en fait pas tout un foin.
D’accord… mais quelle idée de foutre des pompes en verre pour remuer son cul sur des chansons du XVIIIe ?
Cendrillon : Pour avoir les plus beaux pieds du bal.
Parce que vous pensez que les princes charmants, ils sont hyper chauds des pieds ?
Cendrillon : La preuve, il s’est tapé le tour du département pour me retrouver.
En effet, un point pour vos pieds. Bon et sinon niveau boulot, vous travaillez encore ?
Cendrillon : Je suis retraitée, mais je considère que je travaille toujours. En gros, je suis payée pour travailler hors de la valeur travail, c’est-à-dire que je réalise « un travail non subordonné [et qui] subvertit toute forme capitaliste de rapport au travail ».
Karl Marx ?
Cendrillon : Non Bernard Friot, L’Enjeu des retraites !
Putain, une princesse marxiste… qui lit Friot en plus, c’est un coup à passer dans C’est mon choix, ça.
Bon et avant la retraite, qu’est-ce que vous faisiez ? Aviez-vous vraiment besoin d’un job avec la fortune de la belle famille ?
Cendrillon : Besoin ? Évidemment ! J’allais pas me taper toutes les tâches ingrates du château et attendre sagement qu’on m’invite au resto une fois par mois. Et puis coucher pour un sac à main, ça n’a jamais trop été mon truc.
Dans la chanson de Bertignac, on apprend que le prince charmant vous prend sur son cheval blanc. Je suis pas un spécialiste de l’équitation, mais ça doit pas être hyper confort pour tout ce qui est rapport sexuel ?
Cendrillon : Ah beh, c’est précisément l’horreur. C’est vraiment une idée de prince ça, tout pour le récit, rien pour le moment présent. Putain, il me l’a pas faite deux fois celle-là.
Et comment avez-vous découvert qu’il se tapait La Belle au bois dormant ? [En passant, rapide message aux parents : vous auriez pu lui filer un prénom à celle-là. Hein ? C’est quand même plus simple…]
Cendrillon : J’ai intercepté un pigeon voyageur qui portait précisément le message suivant : « Merci pour ce doux réveil, ce baiser inoubliable et cette levrette d’anthologie – L.B.A.B.D. »
Ouch, plutôt explicite en effet. Bon, je suis désolé, il est temps de conclure. Un dernier mot ?
Cendrillon : Oui, je voudrais ne pas passer le bonjour à mes deux sœurs et à ma belle mère.
Comptez sur nous !