Dans la mécanique, l’électronique ou les métiers du bois, où elles sont sous-représentées, les femmes sont encore rarement les bienvenues. Pour preuve, la virulence du sexisme dont elles sont victimes, et ce, dès leur entrée en apprentissage.
Trois mois, cent CV envoyés et des appels en pagaille pour seulement trois entretiens. Tiphaine, 17 ans, a dû batailler pour trouver un employeur qui la prenne comme apprentie pour son bac pro mécanique. De nombreux mécaniciens ont tout simplement refusé sa candidature en raison de son genre. « Dès qu’ils voient le prénom d’une fille, ils prennent peur », raconte-t-elle. « C’est pour toi que tu cherches une alternance, pas pour ton frère, t’es sûre ? » s’est-elle vu rétorquer par un employeur potentiel.
Comme la mécanique, de nombreux métiers à prédominance masculine sont accessibles par une formation en apprentissage, principalement des baccalauréats professionnels ou des CAP en alternance : quelques semaines en immersion dans une entreprise et quelques semaines à l’école. Sans entreprise d’accueil, pas d’apprentissage et donc pas de formation. D’après le rapport du Conseil supérieur de l’égalité professionnelle remis à Marlène Schiappa en février 2018, les femmes ne représentent qu’un tiers des apprenti·es. Le ministère de l’Égalité femmes-hommes notait, en 2016, que dans les filières professionnelles elles étaient en très faible proportion dans les métiers du bois (6 %), la mécanique, l’électricité ou l’électronique (2 %) et le bâtiment (1 %), mais surreprésentées dans les métiers du textile (90 %). Les femmes sont-elles si nombreuses à détester la mécanique ?

et qui est pour elle le symbole que les femmes peuvent tout faire
en mécanique, car cette clé lui permet de réaliser toutes les manipulations,
y compris celles où il faut beaucoup de force. © Oriane Mollaret