Le genre du polar “cosy mystery”, conçu à destination d’un lectorat féminin, fait recette autant qu’il interroge.
Si l’on ne devait en citer qu’une, ce serait l’indétrônable saga Agatha Raisin, de l’Écossaise M. C. Beaton (1936−2019), déclinée en pas moins de trente-trois tomes. Soit les aventures d’une ancienne publicitaire londonienne, passablement acariâtre, qui prend sa retraite dans un coquet village et se trouve, par hasard, à enquêter sur des meurtres. “Agatha Raisin fait un tabac en bibliothèque. On ne se demande pas si on le commande, on le commande systématiquement,” commente Sylvie Kha, responsable de la BiLiPo, bibliothèque parisienne spécialisée dans le roman policier. En librairie, il s’en est écoulé plus de 2 millions d’exemplaires en France, depuis sa publication en 2016. Morgane, entrepreneuse de 34 ans et férue de polars depuis l’enfance, les a tous lus, dans le train ou à la plage. “Je[…]