Dans certaines cultures, comme ici en Égypte, c’est la seule sexualité possible à deux en dehors du mariage. Et une source de plaisir intense pour les femmes.
Dans un restaurant branché du quartier cossu de Zamalek, au cœur du Caire, quelques clients chics profitent des gloussements d’une table bruyante. Malgré le fond musical empreint des aigus d’Oum Kalsoum, la conversation des trois jeunes femmes attablées détonne – et déclenche quelques sourires entendus sur les visages des serveuses. Un mot ressort de leur vacarme : fourcha, littéralement « la brosse ». Un terme banal du langage quotidien lorsqu’il s’applique au peigne à cheveux ou au pinceau d’artiste. Mais dans ce contexte, nulle méprise possible : le coup de pinceau dont dissertent Nora, Shahinaz et Ashguen a pour toile leur clitoris et pour maître d’œuvre leurs amants. Il s’agit d’une friction circulaire, transversale ou longitudinale exercée par la verge sur le clitoris et la vulve. Un « classique du jargon de rue arabe », admet la sexologue égyptienne Heba Kotb. Mais un classique dont le monde occidental semble ignorer la[…]