Si certaines familles se retrouvent bel et bien victimes de placements abusifs, le sujet nourrit aussi beaucoup de fantasmes. D’autant qu’il est attisé par des mouvements complotistes pour qui les enfants placés seraient les victimes d’un trafic organisé par les pouvoirs publics.
« La justice doit rendre les enfants placés illégalement », pouvait-on lire sur une banderole devant l’Hôtel de Ville de Paris, le 10 janvier 2021. Ce jour-là se tenait un rassemblement « contre les placements abusifs et la pédocriminalité », comme il y en a eu depuis deux ans à Marseille, Nantes, Strasbourg, Clermont-Ferrand, Melun ou Versailles. « Des enfants sont enlevés en France [par l’Aide sociale à l’enfance, ou ASE, ndlr], et ensuite, les parents ne peuvent plus les voir, on n’a plus de nouvelles d’eux. Malheureusement, je pense qu’ils sont sortis de l’ASE et ils sont violés en toute impunité », accusait un participant, dans une vidéo tournée à Versailles, en février 2021. Arborant une pancarte[…]