Avec ses conférences décalées, Hortense Belhôte, actrice, autrice et historienne de l’art, fait sensation. On peut aussi se régaler de sa fantaisie en regardant Merci de ne pas toucher, une websérie Arte réalisée par Cécilia de Arce, dans laquelle elle décrypte les chefs‑d’œuvre de l’art classique européen.
Elle appelle ça des conférences spectaculaires. À mi-chemin entre un Ted‑X qui aurait avalé une pilule intersectionnelle et la performance burlesque, c’est exactement de quoi il s’agit. Après avoir enseigné dans des écoles de design, de marché de l’art et des universités, ce sacré numéro qu’est Hortense Belhôte a fini par se créer une forme sur mesure, à la hauteur de son humour, de ses convictions et de son goût prononcé pour se foutre à poil.
Depuis quelques années, donc, la trublionne érudite “vulgarise”, ce sont ses mots, l’histoire de l’art. Mais pas seulement. Au programme, il y a, selon les goûts : Une histoire du foot féminin, des Histoires de graffeuses, mais aussi Performeureuses, sur la performance en danse contemporaine, ou encore Et la marmotte ?, qui approche de façon historique et sociologique la montagne. Depuis un an, elle propose également Portraits de famille : les oublié·es de la Révolution française, qui revisite avec un humour décapant et une vision toute personnelle (féministe et décoloniale pourrait-on dire) cette période.
C’est à celle-ci que nous avons assisté avec réjouissance. Tantôt déguisée en gros coq bleu blanc rouge, tantôt d’un simple slip et de cache-tétons rouges pailletés façon burlesque, Hortense Belhôte, partant de son propre arbre généalogique, redore le blason des raté·es, des chelou·es, des hors norme de la Révolution française. La Dubarry et Zamor, St George et D’Eon, Thomas Alexandre Dumas et son fils, Jean Amilcar et Mme Royale, Madeleine et Marie Guillemine Benoist, Ourika et Claire de Duras… L’occasion pour vous, tout en chantant avec elle en mode karaoké, d’en apprendre plus sur le fameux chevalier d’Éon de la chanson de Mylène Farmer.
Le tout est agrémenté de musique, d’un diaporama rigolo, super graphique et, surtout, des vannes de la conférencière aussi queer que délurée.
Et puisque Hortense Belhôte a la cote en ce moment et pas peur de grand-chose, apparemment, elle organise carrément des escape games dans les allées du musée d’Orsay, à Paris. Une visite des collections pas piquée des hannetons.
Pour celles et ceux qui n’auront pas la chance de la découvrir sur scène, pour cause de salles très très complètes, on peut profiter d’elle et de sa fantaisie sur Arte, dans une websérie tout aussi marrante que le reste, intitulée Merci de ne pas toucher. Un avant-goût tout à fait délectable.
Pour connaître toutes les dates de tournée d’Hortense Belhôte, c’est ici.