Gestion cata du Covid-19, interdiction de l’avortement, lois anti-trans… Causette s’est penchée sur le profil inquiétant de Kristi Noem, gouverneure ultraconservatrice du Dakota du Sud qui pourrait bien devenir la colistière de Donald Trump pour l’élection présidentielle de novembre prochain.
Quand il s’agit de faire, selon elle, ce qui est “juste” et “bon” pour son pays, Kristi Noem est prête à tout, même au pire. La gouverneure républicaine du Dakota du Sud, État rural du Midwest américain, pressentie pour devenir la colistière de Donald Trump lors de l’élection présidentielle de novembre prochain, défraye d’ailleurs l’actualité depuis quelques jours. L’occasion pour Causette de se pencher sur le profil de cette ultraconservatrice de 52 ans qui pourrait bien devenir la vice-présidente des États-Unis dans quelques mois. À moins que la récente polémique ne fasse voler en éclats ses rêves de Maison-Blanche.
Le bien-être animal ? Très peu pour elle
À l’origine du scandale, un article du Guardian dévoilant, le 26 avril, des extraits de ses Mémoires, Pas de retour en arrière : la vérité sur ce qui ne va pas en politique et comment nous faisons progresser l’Amérique, qui sortiront le 7 mai aux États-Unis. Sorte de manifeste dans lequel l’étoile montante du parti républicain donne “[sa] vision sans filtre de l’Amérique”. Une vision rurale et profondément républicaine où l’usage fréquent des armes à feu est complètement normalisé et banalisé. C’est ainsi que le quotidien britannique révèle que Kristi Noem a abattu, de sang-froid, plusieurs de ses animaux.
Cricket, petite chienne de 14 mois, est la première victime de la politicienne. Sans état d’âme, Kristi Noem raconte avec force détails mais sans donner de date l’exécution de ce chiot qu’elle jugeait “bon à rien pour la chasse”. Élevée pour la cruelle chasse au faisan, la jeune Cricket se serait finalement révélée difficile à dresser. “Je détestais cette chienne”, écrit froidement sa maîtresse. C’est pourquoi un jour, après que Cricket a croqué les poulets d’une voisine, Kristi Noem l’emmène dans une carrière et lui met une balle dans la tête. “Ce n’était pas un travail agréable”, écrit tout de même la Cruella du Dakota, poursuivant et s’enfonçant de plus belle : “mais il fallait le faire. Et une fois que c’était fini, j’ai compris qu’il fallait faire un autre travail désagréable”.
Cricket n’est en effet pas la seule victime de Kristi Noem. Un de ses boucs a lui aussi fait les frais de son mécontentement. Parce qu’il sentait mauvais et qu’il était “méchant” avec ses enfants, elle l’a aussi amené dans la sinistre carrière. Moins de chance pour le bouc, le bourreau a dû s’y prendre à deux reprises pour tuer l’animal. Là-encore, “ce n’était pas un travail agréable, mais il fallait le faire”, concède Kristi Noem.
Le port du masque pendant le Covid ? Très peu pour elle
L’assassinat de Cricket a provoqué un tollé dans un pays où les chiens sont rois et pourrait peut-être même impacter le choix de Donald Trump de la choisir comme colistière. Mais Kristi Noem ne s’est pas démontée pour autant. “Les gens recherchent des dirigeants politiques authentiques […] qui n’hésitent pas à relever des défis difficiles”, argue-t-elle dans un long message posté sur X dimanche. Dans un autre post, elle admet même avoir tué trois chevaux il y a quelques semaines.
Ces aveux meurtriers n’avaient pas pour objectif de soulager sa conscience. Ils s’inscrivent au contraire dans une stratégie politique de la campagne électorale qui s’annonce, en illustrant la détermination sans faille de Kristi Noem. La gouverneure du Dakota du Sud n’a pas peur de se salir les mains pour faire ce qu’elle semble être juste pour l’Amérique, peut-on lire en sous-titre. Et cela n’annonce rien de bon si elle accède à la fonction de vice-présidente du pays en novembre prochain.
La quinquagénaire, qui a grandi dans un ranch de son Dakota natal, a déjà prouvé qu’elle n’avait pas peur d’user d’une politique libérale et ultraconservatrice depuis son élection en 2018 – puis de sa réélection en 2022 – au poste de gouverneure de l’État du Midwest. Pendant la crise sanitaire du Covid-19, la gouverneure a ainsi toujours refusé d’imposer le port du masque ou toute autre restriction dans les bars ou les restaurants de son État. Suivant la gestion catastrophique de la pandémie de Donald Trump, alors président du pays, elle s’est également opposée au télétravail tout comme à limitation des rassemblements dans les lieux de culte. Elle a même autorisé des événements culturels rapidement transformés en clusters géants. Résultat de cette politique de la terre brûlée : selon Le Guardian, le taux de mortalité lié au Covid-19 dans le Dakota du Sud était parmi l’un des pires des États-Unis.
L’accès à l’avortement ? Les droits des personnes transgenres ? Très peu pour elle
En novembre 2018, Kristi Noem est la première femme à être élue gouverneure du Dakota du Sud. Mais la liste des premières fois s’arrête ici. Point d’avancées sociales avec elle. Bien au contraire. Sur les droits des femmes par exemple, elle se la joue plutôt tradwife – sur sa bio Instagram, les mentions d’épouse, de mère et de grand-mère arrivent par exemple avant celle de gouverneure. Et n’ayant jamais caché son désamour pour l’IVG, elle a profité de la révocation de l’arrêt Roe vs Wade en juin 2022 pour en limiter drastiquement l’accès dans son État. Le Dakota du Sud fut ainsi l’un des premiers à interdire l’avortement sauf en cas de danger pour la mère.
Kristi Noem s’est aussi attaqué aux droits des personnes transgenres. En février 2022, la gouverneure signe une loi empêchant les jeunes filles trans à jouer dans des équipes sportives féminines à l’école. Un an plus tard, en février 2023, elle signe une loi interdisant les opérations chirurgicales et les bloqueurs de puberté aux mineur·es transgenres. Ce qui revient à les forcer à détransitionner physiquement.