Les humoristes Camille et Justine apportent un vent de fraîcheur dans le monde policé des créateur·trices de contenus, avec leurs vidéos engagées et terriblement caustiques.
Camille arrive la première aux Foudres, un café qui surplombe la place Martin Nadaud, dans le 20e arrondissement de Paris. Contrairement à Justine, elle n'habite pas dans le quartier. « C'est toujours comme ça, les plus proches sont les plus en retard », sourit-elle. La comédienne de 33 ans, originaire de la Tour-du-Pin (Isère), en profite alors pour battre en brèche plusieurs croyances qui collent encore à la peau du duo comique : non, elles ne sont ni en couple, ni en colloc'. Elles passent, tout de même, une grande partie de leur temps ensemble pour filmer leurs courtes vidéos ironiques et engagées, mais aussi leurs créations plus longues, postées sur les réseaux sociaux.
Un café crème est commandé en attendant sa comparse de 31 ans. Quand elle débarque, cette dernière demande exactement la même boisson. « Attention, c'est brûlant, j'ai avalé des flammes », la prévient Camille, ajoutant : « On peut faire griller un chamallow dans ma gorge. » « Des petites merguez », réplique, espiègle, Justine. Grand éclat de rire. L'interview commence à peine que l'on ne sait déjà plus de quoi on parlait. Mais voilà la recette du succès des deux comiques : l'improvisation. Pour leurs vidéos hebdomadaires traitant de l'actualité, elles choisissent ainsi un sujet qui monte (le clash Hanouna-Boyard sur C8, le débat sur la transidentité sur France 2…), avant de se filmer une dizaine de minutes, en roue libre, et de sélectionner 1 minute 30 à envoyer sur Instagram.
« On commence à savoir ce qui fonctionne et ce qu'il faut garder pour faire rire notre audience », explique Justine, la brune du duo, originaire, elle, de Paris. « On sélectionne souvent les moments où l'on se fait mutuellement rire, ajoute Camille, aux cheveux châtains. On est généralement plutôt d'accord sur ce qu'il faut enlever ou non. Le plus dur, c'est quand on se parle dessus. Soit on se filme à nouveau, soit on met des sous-titres. On est un peu à l'arrache, mais c'est ce qui fait notre charme, je crois. »
« Pousser des coups de gueule »
Les deux trentenaires se rencontrent il y a dix ans, au Cours Florent, en deuxième année. Elles sympathisent pendant la formation et se[…]