Le joueur de football américain Harrison Butker a suscité la controverse dans les médias ces derniers jours après un discours aux relents misogynes et homophobes.
Harrison Butker, le joueur de football américain, est au cœur d’une polémique dans les médias ces derniers jours à la suite des propos misogynes et homophobes lors d’un discours. Le joueur a en effet utilisé le terme de “péché mortel” en faisant référence aux “gay prides”, et a jugé que l’ambition ultime des femmes serait le “foyer”. En pleine saison de cérémonies de remise de diplômes aux États-Unis, les célébrités sont conviées à faire des discours d’ouverture, à l’instar du botteur (kicker) des Kansas City Chiefs, dernière équipe victorieuse du Super Bowl en février. Harrison Butker, aux positions très conservatrices, s’est exprimé samedi devant les étudiant·es de l’université catholique Benedictine College, au Kansas. “C’est à vous, les femmes, que l’on raconte les mensonges les plus diaboliques”, a‑t-il lancé sur l’estrade dans une robe traditionnelle de jeune diplômé. “Certaines d’entre vous mèneront peut-être de grandes carrières. Mais je me risquerai à dire que la majorité d’entre vous se réjouiront surtout de leur futur mariage et des enfants qu’elles mettront au monde.” La voix visiblement coupée par l’émotion et par des applaudissements, il a fini par évoquer l’exemple de sa propre épouse qui “chérit l’une des fonctions les plus importantes de toutes : femme au foyer”.
S’il n’a pas fait référence directement aux communautés LGBTQIA+, il a dénoncé les “idéologies dangereuses autour du genre” et “un mois entier” consacré aux “péchés mortels”, en référence à la saison des marches des fiertés, ou gay prides, célébrées à travers les États-Unis. En pleine campagne présidentielle, il s’est aussi exprimé sur un thème majeur en reprochant au président démocrate Joe Biden, candidat à sa réélection, de défendre malgré sa foi catholique le droit à l’avortement, qui correspond selon lui au “meurtre de bébés innocents”.
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Coéquipier de Travis Kelce, le petit ami de la star de la pop Taylor Swift, Harrison Butker a cité l’une de ses chansons, ce qui a provoqué l’ire de certain·es fans qui n’ont pas apprécié la référence à leur icône féministe, dans un discours aussi conservateur. “Il était putain d’horrible”, a lâché une étudiante, Susannah Leisegang, interrogée par Newsweek. “Tout le monde dans la salle a fait une ovation, sauf moi, ma colocataire et environ dix à quinze autres femmes.” Sur CNN, un haut responsable de la Ligue de football américain (NFL), Jonathan Beane, a assuré que les opinions du joueur n’étaient “pas celles de la NFL”. Dans un communiqué, l’ONG de défense de la communauté LGBTQIA+ Glaad, a dénoncé un discours qui n’est “pas en phase” avec la société américaine. Dans un pays très divisé, notamment entre ultraconservateurs et ultraprogressistes, l’avortement, le genre et les discriminations raciales restent des sujets brûlants.