Inflation, augmentation du coût de l'énergie, effets à retardement de la crise sanitaire : la précarité des étudiant·es s'aggrave, alerte l'association Linkee, qui lance ce lundi #Jailadalle, une campagne d'appel aux dons pour répondre à l'augmentation des distributions de repas.
Sous le hashtag #Jailadalle, l'association d'entraide alimentaire étudiante Linkee invite les jeunes à publier sur les réseaux sociaux des photos de leur frigo vide, afin de rappeler que "la pauvreté étudiante n'a pas disparu". Loin de là : selon une étude menée en février par l'organisation auprès de plus de 5 000 étudiant·es bénéficiant de l'aide alimentaire, trois étudiant·es précaires sur quatre ont moins de 100 euros par mois de reste à vivre pour s'alimenter, se soigner s'habiller et se cultiver. Quand un·e sur cinq envisage ou a envisagé d’arrêter ses études à cause des difficultés financières. Une situation qui pèse sur la santé physique et mentale de la jeunesse, rappelle l'association dans sa campagne de sensibilisation.
Linkee, qui récupère les invendus alimentaires des professionnels pour les reconditionner et pour les distribuer aux étudiant·es, revendique plus de 2,3 millions de repas gratuits distribués en 2023. Pourtant, "malgré les efforts considérables de cette communauté bénévole, la précarité alimentaire des étudiants persiste et se développe", souligne l'association. En 2022, c'est 1 million de repas qui avaient été distribués : la distribution a donc doublé l'année dernière, alors que "les aides publiques et privées ont été divisées par quatre" en un an, note l'organisation. Et 4 à 5 millions de demandes ont d'ores et déjà été enregistrées en 2024 sur les plateformes d'inscription, selon une porte-parole de l'association.
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