Militant de la lutte contre le sida, le Dr Kpote intervient depuis une vingtaine d’années dans les lycées et centres d’apprentissage d’Île-de-France comme "animateur de prévention". Il rencontre des dizaines de jeunes avec lesquel·les il échange sur la sexualité et les conduites addictives. Ce mois-ci, il aborde les appréhensions autour de la consultation gynécologique.
L’empathie, soit l’identification à l’autre, a ses limites, d’autant plus quand il s’agit de corporalité. En ce qui me concerne, celles que je franchis avec la précaution qu’il se doit en terre inconnue se situent clairement à l’entrée du vagin et vont jusqu’au bout des trompes de Fallope, soit les ovaires. Le seul organe que je partage, en partie, avec le génital féminin est mon gland, apparenté au clitoris sur toutes les bonnes planches anatomiques égalitaires.
Mais contrairement à l’organe féminin, l’extrémité de mon pénis ne m’octroie qu’une infime ration de ce qu’on nomme l’orgasme. Infime, car s’il existe autant de terminaisons nerveuses sur le gland de la femme[…]