Capture decran 2024 05 07 a 10.28.29
© Capture écran France Inter

Appel à la grève à Radio France à la suite de l’affaire Guillaume Meurice

Les syn­di­cats de Radio France ont dépo­sé un pré­avis de grève pour la jour­née de dimanche 12 mai, afin de pro­tes­ter contre la mise à pied de l’humoriste Guillaume Meurice et contre les menaces qui pèsent sur cer­taines émis­sions emblématiques. 

Ce dimanche, les antennes de Radio France seront sûre­ment muettes. Lundi 6 mai, six syn­di­cats (CFDT, CGT, Force ouvrière, SNJ, Sud et Unsa) ont dépo­sé un pré­avis de grève pour dimanche 12 mai de minuit à minuit. Cet appel à la mobi­li­sa­tion tombe quatre jours après la mise à pied de l’humoriste et chro­ni­queur Guillaume Meurice, mena­cé de licen­cie­ment. Les syn­di­cats dénoncent aus­si, dans leur pré­avis, “une poli­tique de casse sociale sur les antennes en bou­le­ver­sant les grilles et en sacri­fiant des émis­sions emblé­ma­tiques”

“Éventuelle sanc­tion dis­ci­pli­naire

Guillaume Meurice, figure de l’émission sati­rique Le Grand Dimanche soir, dif­fu­sée de façon heb­do­ma­daire sur France Inter, a en effet annon­cé, le 2 mai sur X, être convo­qué à un entre­tien préa­lable en vue d’une éven­tuelle sanc­tion dis­ci­pli­naire. Celle-​ci pour­rait aller jusqu’à la rup­ture anti­ci­pée de son contrat à durée déter­mi­née “pour faute grave”. L’humoriste a l’interdiction de se pré­sen­ter à son poste de tra­vail d’ici au jour du juge­ment der­nier. Une déci­sion qui fait grin­cer des dents au sein de Radio France : dimanche der­nier, l’animatrice Charline Vanhoenacker a consa­cré son émis­sion à son col­lègue avant que l’humoriste Djamil Le Schlag annonce sa démis­sion en direct. 

Guillaume Meurice doit pour l’instant faire vœu for­cé de silence, car l’une de ses blagues est mal pas­sée : en octobre der­nier, il avait qua­li­fié le Premier ministre israé­lien, Benyamin Netanyahou, de “sorte de nazi mais sans pré­puce”. Il avait alors été visé par deux plaintes, une pour “pro­vo­ca­tion à la vio­lence et à la haine anti­sé­mite” et une autre pour “injures publiques à carac­tère anti­sé­mite”, avant qu’elles ne soient clas­sées sans suite, en avril, par le par­quet de Nanterre. Après avoir reçu un aver­tis­se­ment de sa direc­tion, le chro­ni­queur a réité­ré à l’antenne, le 28 avril, sa blague sur Netanyahou. Mais le comique de répé­ti­tion n’est visi­ble­ment pas au goût de tout le monde… Sauf peut-​être de Djamil Le Schlag, qui, avant de quit­ter le pla­teau, a décla­ré : “Perso, je vois pas ce qui est cho­quant à com­pa­rer Netanyahou à une sorte de nazi sans pré­puce.” Et de trois.

Des émis­sions dans le viseur de la direction 

Le pré­avis de grève évoque éga­le­ment “des menaces [qui] pèsent sur des émis­sions popu­laires…” en rai­son des amé­na­ge­ments de la grille pro­po­sés par la direc­trice de France Inter, Adèle Van Reeth. L’intersyndicale ajoute : “Dans quel but ? Pour répondre aux injonc­tions des puis­sances publiques, de groupes privés ?”

Comme le rap­pelle Libération, la direc­tion sou­haite réduire d’un tiers le bud­get du Grand Dimanche soir et sup­pri­mer les émis­sions C’est bien­tôt demain, sur les luttes éco­lo­giques et sociales, ain­si que Vies fran­çaises. Autre sujet de désac­cords : La Terre au car­ré, pro­gramme his­to­rique sur la science et l’écologie, subi­ra une refonte. Pour la rédac­tion et la Société des jour­na­listes, si la direc­tion jus­ti­fie ses choix édi­to­riaux par des néces­si­tés éco­no­miques, il s’agirait plu­tôt d’une volon­té de lis­ser le dis­cours de France Inter “dont la marque de fabrique est l’insolence et la liber­té de ton”, rap­pellent les syndicats. 

Partager
Articles liés

Inverted wid­get

Turn on the "Inverted back­ground" option for any wid­get, to get an alter­na­tive sty­ling like this.

Accent wid­get

Turn on the "Accent back­ground" option for any wid­get, to get an alter­na­tive sty­ling like this.