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©kyo azuma

Noms d’établissements sco­laires : où sont les femmes ?

D’après une étude du Conseil d’évaluation de l’école (CEE) publiée la semaine der­nière, les noms de femmes res­tent lar­ge­ment mino­ri­taires dans la déno­mi­na­tion des éta­blis­se­ments sco­laires publics. 

Faites l’expérience autour de chez vous : com­bien d’écoles, de col­lèges et de lycées publics portent des noms de femmes ? Vous obser­ve­rez sans doute qu’ils sont peu nom­breux. Autour de chez moi par exemple, dans le 17e arron­dis­se­ment de Paris, je peux citer les col­lèges André Malraux, Stéphane Mallarmé ou encore Pierre de Ronsard. Mais qu’une seule école publique Christine de Pisan, située … rue Christine de Pisan. Facile. 

Un constat étayé par l’étude publiée la semaine der­nière par le Conseil d’évaluation de l’école (CEE). L’instance indé­pen­dante, créée en 2019 pour éva­luer les poli­tiques d’éducation, s’est pen­chée l’an der­nier sur la tota­li­té des noms des écoles, col­lèges et lycées publics fran­çais, soit envi­ron 60.000 éta­blis­se­ments sco­laires. Le constat parle de lui-​même : seuls 21 % des écoles, col­lèges et lycées publics portent les noms d'illustres femmes.

Seules 23 % des écoles publiques fran­çaises portent le nom d’une femme… 

Entrons dans le détail : par­mi les écoles publiques qui portent le nom d’une per­sonne, il s’agit d’un homme dans 77 % des cas, révèle l’étude. Les femmes ne repré­sentent donc que 23 % des cas. Il y aurait, cela dit, une « aug­men­ta­tion des noms de femmes pour les écoles ces der­nières années », a sou­li­gné le CEE. Parmi ceux les plus fré­quents, on retrouve Jules Ferry, Jacques Prévert, Jean Jaurès ou encore Antoine de Saint-Exupéry.

Les écoles sont d’ailleurs bien mieux loties que les col­lèges et les lycées. En tout, 77 % des col­lèges publics portent le nom d’une per­sonne. Et par­mi eux, 83 % arborent celui d’un homme. Restent donc 17 % pour les femmes, par­mi les­quelles le nom de Marie Curie est, comme pour les écoles, le plus fré­quent, juste devant devant Simone Veil. 

… et 16 % des lycées 

La part de matro­nymes dimi­nue encore aux lycées. Pour ces éta­blis­se­ments, 80 % portent le nom d’une per­sonne et par­mi eux seuls 16 % celui d’une femme. Là encore, Marie Curie arrive en haut du clas­se­ment, cette fois devant Camille Claudel. Côté mas­cu­lin on trouve une foule de Jean Moulin, Antoine de Saint-​Exupéry ou Jean de la Fontaine.

Cette étude est donc l’occasion de rap­pe­ler les des­tins hors du com­mun de Laure Moulin, la grande sœur – et résis­tante illustre – de Jean, celui de la fabu­leuse artiste Consuelo de Saint Exupéry, la femme de l’écrivain ou encore de Marie de France, l’autrice de fables poé­tiques proches de celles que La Fontaine écri­ra bien plus tard. De quoi don­ner des idées, s'il en fal­lait, aux conseils muni­ci­paux et aux col­lec­ti­vi­tés ter­ri­to­riales pour bap­ti­ser nos éta­blis­se­ments scolaires. 

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