Moins d’un jour de retard dans l’arrivée des règles en moyenne et pas de conséquence sur leur durée.
![Vaccin contre le Covid-19 : d’après une étude américaine, les perturbations du cycle menstruel sont légères et bénignes 1 person with red manicure doing peace sign](https://www.causette.fr/wp-content/uploads/2022/01/upscahk1oiw-819x1024.jpg)
En moyenne, le vaccin contre le Covid-19 créerait un retard de règles de moins d’un jour seulement. 0,64 jour lors de la première dose et 0,79 pour la deuxième, pour être précises. C’est ce qui ressort d’une étude américaine publiée dans la revue Obstetrics & Gynecology le 5 janvier. La durée des règles n’est, elle, pas impactée par la vaccination, selon les résultats de cette étude menée principalement par Alison Edelman, professeure en gynécologie à l’université des sciences et de la santé d’Oregon.
« Les résultats sont très rassurants », a indiqué Alison Edelman à l’AFP. L’étude a utilisé les données de presque 4 000 femmes non contraceptées de 18 à 45 ans suivant leur cycle via des applications dédiées. Parmi elles, 2 400 personnes vaccinées (la plupart avec Pfizer) et un groupe témoin de 1 500 personnes non vaccinées. « Nous ne trouvons pas de changement cliniquement significatif dans la durée du cycle menstruel associé à la vaccination contre le Covid-19, a ajouté, pour l’AFP, Alison Edelman. Tout changement de durée inférieure à huit jours est classé comme normal par la Fédération internationale de gynécologie et d’obstétrique. »
Nos lectrices inquiètes
Une information bienvenue pour des milliers de Françaises qui ont vu des changements dans leurs règles à la suite de la vaccination par ARN messager. « Je vous écris aujourd’hui, nous envoyait en novembre Caroline, 39 ans, car comme de très (trop) nombreuses filles de mon entourage, j’ai eu des effets secondaires inquiétants impactant mon cycle après ma seconde dose de vaccin contre le Covid-19. » Elles ont été nombreuses, les lectrices de Causette, à nous alerter sur les perturbations de leur cycle menstruel après avoir reçu une dose de vaccin contre le Covid. Pour Caroline, cela a pris la forme d’un retard de règles, pour Cynthia aussi, « un retard de plus d’un mois », comme elle nous l’avait confié en août.
Léane Alestra, qui gère le compte féministe Mécréantes sur Instagram, avait, elle, recensé cet été auprès des dizaines de milliers de membres de sa communauté de nombreux symptômes : « Règles tardives, saignements intermenstruels, retour de règles chez des femmes ménopausées ou des hommes trans sous traitement hormonal, douleurs majorées, saignements plus abondants… »
Lire aussi l Les vaccins contre le Covid-19 perturberaient-ils le cycle menstruel ?
Ces femmes se sont donc tournées vers leur gynécologue ou leur médecin traitant·e, qui se sont montré·es rassurant·es, expliquant que la perturbation n’excéderait pas le premier mois suivant le vaccin. Cela a été le cas dans l’ensemble des personnes avec qui nous sommes en liaison, mais, comme le pointe Léane Alestra, « le manque d’informations a eu des conséquences dommageables pour les personnes concernées ». Un facteur de stress supplémentaire qui aurait pu être évité si les professionnel·les de santé avaient eu à leur disposition des éléments pour faire part aux patientes des éventuels effets secondaires, palpables, mais a priori bénins, du vaccin sur leur cycle. Une anticipation difficile puisque la technologie d’ARN messager qu’utilisent Pfizer et Moderna est nouvelle.
Horloge corporelle dérégulée
Pour Alison Edelman, la raison de ces perturbations est due au fait que « les systèmes immunitaire et reproductif sont interconnectés. » Le but d’un vaccin étant de créer une réaction immunitaire forte pour protéger l’organisme d’une éventuelle contamination pour laquelle il aura déjà des éléments de réponse, il est possible que « l’horloge corporelle » des patient·es se « dérègle » lors de la vaccination. C’est peut-être ce qui explique aussi les autres symptômes – ceux listés par Mécréantes – qui n’ont pas été étudiés par Alison Edelman. Rappelons aussi qu’en matière de règles, le stress ou les chocs émotionnels peuvent aussi déréguler un cycle, sans conséquence sur la santé.
En France, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a étudié cet automne plus de 4 000 signalements de femmes, vaccinées avec Pfizer ou Moderna, et a rendu ses conclusions le 21 décembre. « Il s’agit majoritairement d’événements de courte durée et spontanément résolutifs », a‑t-elle expliqué en précisant ne pas pouvoir établir, pour l'heure, « de lien direct » entre la vaccination et ces perturbations. L’ANSM a toutefois assuré que la question continue de faire l’objet d’une « vigilance accrue » et invite les patient·es à consulter leur médecin si le problème persiste.