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©ALEXANDRE LALLEMAND

Le Japon dit oui à la pilule abor­tive MAIS avec l’accord du conjoint

Une pratique qui confisque aux Japonaises la possibilité de mettre fin à une grossesse non désirée.

La pilule a du mal à passer. L'IVG médicamenteuse devrait être autorisée au Japon d’ici la fin de l’année, a rapporté le Guardian en début de semaine. Une belle - bien que tardive - avancée pour les droits des femmes diriez-vous. Sauf qu’elle n’est qu’apparente et cache une triste réalité : les Japonaises seront obligées d’obtenir l’approbation de leur conjoint avant de pouvoir accéder au médicament. 

Rien de bien surprenant cela dit lorsqu’on sait que le Japon fait toujours partie des onze pays du monde où l’accord d’un tiers est nécessaire pour avoir recours à un avortement chirurgical, malgré les appels répétés de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et des associations japonaises à cesser cette pratique. « Être forcée à poursuivre une grossesse non désirée est une violence et une forme de torture », indique Kumi Tsukahara, membre fondatrice de l’association Action for Safe Abortion Japan au Guardian

Les militant·es affirment également que la lenteur du Japon à approuver une pilule abortive – disponible depuis 1967 en France - reflète la faible priorité que le parlement nippon et la communauté médicale à prédominance masculine du pays accordent à la santé des femmes. Autre exemple criant : le Japon a mis quarante ans à approuver la pilule contraceptive, en 1999 mais seulement six mois pour approuver le Viagra. 

Une pilule non-remboursée 

Obtenir le consentement de son conjoint pour avorter peut d’ailleurs avoir des conséquences tragiques pour les femmes. L’année dernière, une jeune japonaise de 21 ans a été arrêtée après que le corps de son nouveau-né a été retrouvé dans un parc. Condamnée à une peine de prison, la jeune femme avait confié au juge qu’elle n’avait pas pu recourir à l’avortement puisqu’elle n’avait pas eu l’accord de son partenaire. 

Au-delà de se heurter au contrôle masculin sur leur santé reproductive, les japonaises seront confrontées au non remboursement de l’IVG médicamenteuse qui sera facturée 100 000 yens soit environ 730 euros. Les femmes les plus pauvres n’auront même pas besoin de demander l’accord de leur conjoint : elles n’auront tout simplement pas les moyens d’accéder à l’IVG. 

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