De #CancelNetflix, dénonçant la mise en ligne du film Mignonnes – accusé de sexualiser les petites filles –, à #BalanceTonFrère, ciblant la chanteuse Angèle après des accusations d’agression sexuelle portées contre son frère, Roméo Elvis, en passant par #BoycottOmarSy, destiné à critiquer le rôle de flic endossé par le comédien dans Police, la rentrée a été riche en hashtags polémiques, qui ont mis le feu à Twitter… avant d’être oubliés en quarante-huit heures. De quoi excéder le public, pas toujours au courant des derniers scandales éphémères, et les journalistes, parfois contraints de relayer ces sujets « qui montent ». Serait-il temps pour la profession de se désintoxiquer un peu de l’oiseau bleu ?
Rokhaya Diallo
Journaliste, réalisatrice, écrivaine, militante antiraciste et féministe
« Twitter est un espace utile, car il donne accès à des personnes ou à des questions auxquelles nous ne sommes pas toujours confrontés. Il y a quelques années par exemple <em[en 2014, ndlr]</em, j’ai pu suivre les révoltes de Ferguson contre les violences policières aux États-Unis alors que les équipes de télé américaines n’étaient pas sur place. Twitter permet aussi de donner de l’écho aux propos et aux personnes inaudibles. Ça a été le cas au sujet de la mort d’Adama Traoré. Ce qui nous permet d’avoir connaissance de certaines infos ou tendances sociales et, en tant que journalistes qui sommes plus suivis, de visibiliser ces[…]