Si la majorité des unions tiennent bon, voire se renforcent face à la maladie, certaines vacillent et se déchirent. Les femmes malades constatent, plus souvent que les hommes, un manque de soutien de la part de leur conjoint.

Mariée à 27 ans, enceinte à 28 ans, Marina n’avait pas vu venir la leucémie, quelques mois après la naissance de sa fille. Ni le divorce, quelques années plus tard. « Avec le cancer, le mariage, ça passe ou ça casse », résume cette sophrologue de 46 ans. Après cinq mois en chambre stérile, Marina rentre chez elle auprès de son mari et de sa fille de moins d’un an. Épuisée par sa maladie, elle n’a « plus la force de remplir le frigo et faire tourner la machine à laver ».
Mais son mari ne prend pas le relais. Avant sa leucémie, Marina se comportait « comme une parfaite ménagère des années 50, par amour, dévouement ou sacrifice ». Avec la maladie, le manque d’aide et de soutien de son mari au quotidien devient insupportable. Elle demande le divorce, il tente de l’en dissuader. « Tu n’as pas d’argent, pas de travail, ta vie ne tient qu’à un fil. » Justement, rétorque-t-elle, elle n’a « pas de temps à perdre » avec un « enfant » comme lui.
Comme Marina et son mari, 4,5% des couples français se séparent moins de deux ans après le diagnostic de cancer d’un des conjoints, selon le rapport interministériel « La vie deux ans après un diagnostic de cancer » publié en 2014. En 2009, une étude publiée dans la revue Cancer constate que le taux de divorce des couples où l’un des conjoints souffre de cancer est six fois plus élevé lorsque le malade est une femme (20,8 % contre 2,9 %). Une autre étude, en 2015 aux États-Unis, montre qu’une maladie grave[…]