Il ne faut qu’une heure pour rejoindre Van, en Turquie, depuis la frontière avec l’Iran. Là, les Iranien·nes se retrouvent dans les discothèques de la ville pour danser et exulter, à la recherche d’une liberté perdue.
De longs cheveux noirs qu’elles laissent virevolter autour d’elles, des vêtements qui laissent apparaître leurs jambes et leurs épaules. Souvent une cigarette aux lèvres. À Van, en Turquie, ville frontalière avec le nord-ouest de l’Iran, elles ont trouvé un havre de paix pour venir danser sans pudeur. Sur la piste du Las Vegas Disco Club, perché au quatrième étage d’un immeuble poussiéreux, filles et garçons s’effleurent et se regardent. « La danse fait partie de notre culture », soutient Aref Zamani, le gérant de la discothèque. Cet Iranien a quitté son pays il y a déjà neuf ans. « Nous sommes plus libres ici », confie l’homme de 29 ans, vêtu d’un élégant costume et de chaussures vernies.
Le Las Vegas Disco Club n’est pas la seule discothèque de la ville à voir défiler sur son dance floor de jeunes Perses le temps d’une nuit, d’un week-end ou d’un séjour un peu plus long. Ils et elles représentent d’ailleurs la quasi-totalité de la clientèle, rares étant les Turc·ques venant apprécier les tubes iraniens des années 1980 à 2000. Depuis quelques années, ce sont des centaines de voitures aux plaques d’immatriculation iraniennes qui traversent les montagnes pour rejoindre la frontière turque. C’est à Van qu’elles s’arrêtent, à une centaine de kilomètres à l’ouest. La ville, au bord du plus grand lac de Turquie, s’élève à 1 600 mètres d’altitude.
Ici, la diaspora perse a ouvert plusieurs business : boutiques, restaurants, tours touristiques et discothèques. En Iran, la[…]