Au cours des dix dernières années, Recep Tayyip Erdogan a fait reculer les droits des femmes turques. Le projet islamoconservateur du président, réélu le 28 mai, et de ses alliés crée l’inquiétude au sein des mouvements féministes.
C’est un coup dur pour les féministes turques. Le 28 mai, le président Erdogan, au pouvoir depuis vingt ans, a été réélu pour un mandat de cinq ans à la tête du pays, face à son adversaire Kemal Kiliçdaroglu, qui promettait, lui, plus de libertés pour les femmes. « Nous redoutons une nouvelle régression de nos droits », se désole Melek Önder, représentante de la plateforme Kadın Cinayetlerini Durduracağız (« Nous allons stopper les féminicides »). Si, pendant sa première décennie au pouvoir, Erdogan et son parti (AKP) sont plutôt allés dans le sens des femmes, dans le but d’adhérer à l’Union européenne (criminalisation du harcèlement au travail en 2003 et du viol conjugal en 2005), depuis une décennie, le mouvement s’est inversé.
Dès 2012, le président[…]