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Manifestation anti-avortement à Rome, en mai 2015

Italie : les anti-​IVG pour­ront entrer dans les cli­niques pour ten­ter de dis­sua­der les femmes d’avorter 

Les député·es italien·nes ont adopté, mardi 16 avril, un amendement autorisant les militant·es d’association pro-vie à entrer dans les centres de conseil organisant des consultations médicale pré-avortement. Une entrave à l’IVG qui ne dit pas son nom. 

Giorgia Meloni l’avait dit et répété : la présidente du Conseil italien ne touchera pas à la loi de 1978 qui dépénalise l’avortement en Italie. Alors c’est par un autre moyen, détourné et insidieux celui-là, qu’elle s’en est pris à l’interruption volontaire de grossesse (IVG). La Chambre des deputé·es a adopté mardi 16 avril, un amendement du parti d’extrême droite, mené par Giorgia Meloni, Fratelli d’Italia, qui autorise les militant·es d’association pro-vie à entrer à l’intérieur des “centres de conseil” organisant des consultations pré-avortement.

Ces centres de conseil constituent une étape cruciale dans l'accès à l'avortement : en Italie, les femmes qui souhaitent avorter doivent passer par ces centres afin d’obtenir un certificat médical d’un·e médecin attestant cette requête. En pénétrant dans ces centres et en y occupant une place de choix, les militant·es anti-avortement pourraient ainsi tenter de dissuader des femmes d’avorter.

Avant le vote, Jacopo Coghe, porte-parole de l’organisation anti-avortement Pro Vita, a assuré au Guardian que le but ne serait pas d’entrer concrètement dans les cliniques de consultation, mais plutôt de “revenir à la fonction initiale” de ces centres médicaux. Qui est, selon lui, d’aider les femmes à trouver des alternatives concrètes à l’avortement. Pousser des femmes à changer d'avis sur leur décision de ne pas poursuivre leur grossesse pourrait pourtant constituer une entrave lourde à l’IVG.

“ Eroder les droits des femmes”

Une entrave à l’IVG d’autant plus insidieuse que la mesure “a été glissée de manière détournée dans un texte portant sur la mise en œuvre du volet italien du plan de relance européen post-Covid”, rapporte Le Monde. Le texte doit désormais passer au Sénat mais s’il était définitivement adopté, il pourrait rendre difficile l’accès à l’avortement dans un pays où le sujet reste brûlant et l’influence de l’Église catholique, écrasante. L’adoption de cet amendement s’inscrit d’ailleurs dans une série de mesures régionales limitant l’accès à l’IVG. Plusieurs régions, dont Le Piémont, ont ainsi déjà voté en faveur du financement d'associations anti-avortement visant à s’infiltrer dans ces centres de conseil afin de faire changer d'avis les femmes qui souhaiterait bénéficier d'une IVG. 

L’adoption du Parlement a été vivement dénoncée par l’opposition. “La droite continue d’afficher sa nature nostalgique et sa vision obscurantiste et patriarcale en essayant, par tous les moyens, d’éroder les droits des femmes. C’est honteux”, a ainsi dénoncé Silvia Roggiani, députée du Parti démocrate, au Guardian. 

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