Depuis le 1er février, la jeunesse birmane défie les soldats. Malgré une escalade de la violence, ils et elles restent déterminé·es à renverser la junte.
« Je me cache, les militaires sont en bas de chez moi. » Dans son appartement, en banlieue de Rangoun, Phyo ne lâche pas son téléphone. Ses ami·es, avec qui elle vient de manifester, lui envoient des photos des soldats qui siègent au pied de son immeuble. L’un d’eux·elles lui transfère une carte de son quartier. Aux quatre coins, des colonnes de camions militaires bloquent les accès. « Je les déteste, j’ai détesté toute mon enfance sous la dictature. Ils ont mis en place un système d’éducation pour nous laver le cerveau », fustige la jeune femme de 28 ans.
Depuis le coup d’État militaire du 1er février dernier, Phyo manifeste tous les jours ou presque dans les rues de Rangoun. Comme des milliers d’autres femmes, elle brandit son htamein, ce bout de tissu traditionnel qu’elle noue autour de la taille, tel un étendard. Cela fait déjà plusieurs semaines que[…]