Monika Ring intervient en milieu scolaire, en Autriche. Elle prodigue par ailleurs ses conseils en matière de sexualité sur les réseaux sociaux à destination d’un public mature. Une activité vue comme “incompatible” avec l’enseignement par le rectorat de l’académie de Haute-Autriche.
“Il est grave que le sexe soit encore tabou”, s’est désolée Monika Ring dans le journal local Oberösterreichische Nachrichten. Professeure de sport dans une école primaire, elle donnait également des cours d’intégration pour les enfants issus de l’immigration et des cours de soutien, à raison de 15 heures par semaine. Une autre partie de ses activités consiste pour la “papesse de l’orgasme”, comme elle se présente sur Internet, à faire du coaching sexo pour les personnes d’âge mûr à la vie sexuelle un peu rouillée.
Cette activité à temps partiel a coûté à l'enseignante de 47 ans son poste dans l’école primaire d’une petite commune d’Autriche où elle officiait. Elle a été licenciée sans préavis en décembre. Le rectorat de l’académie de Haute-Autriche (nord) a justifié ainsi cette décision : “Une enseignante doit constamment veiller à ne pas mettre en péril par son comportement la confiance du public dans l’exercice de ses fonctions.”
Monika Ring a décidé de médiatiser sa situation ces derniers jours. En Autriche, personne ne semble réellement comprendre la décision du rectorat de l’académie de Haute-Autriche. “Les réactions qui me parviennent sont positives. Je suis vraiment bluffée de voir à quel point les gens me soutiennent”, annonce-t-elle à des journalistes du Kronen Zeitung. Cette femme de 47 ans reçoit à l’heure actuelle de nombreux témoignages de solidarité dans le pays.
Deux activités jugées “incompatibles”
Dans la lettre de licenciement que s’est procurée le journal local Oberösterreichische Nachrichten, l’autorité scolaire évoque une “confiance détruite” : “En tant qu’enseignante nationale, on vous demande de vous présenter en public de manière appropriée. Vous êtes enseignante 24 heures sur 24”, peut-on y lire.
Avant de la licencier, l’établissement lui avait demandé de choisir entre ses deux activités mais elle a refusé, n’ayant selon elle “rien fait de mal”. Dans un entretien avec l’Oberösterreichische Nachrichten, elle a expliqué que son activité n'avait rien de pornographique et qu'elle ne faisait qu'aborder les thèmes de la sexualité, de la forme physique et de la santé sexuelle, mais qu'elle n'est jamais apparue dénudée en ligne. Elle a, en outre, toujours séparé l’école de sa vie privée et n’a jamais mentionné sur les réseaux sociaux être enseignante.
“Quand une porte se ferme, une autre s’ouvre”
Monika Ring envisage malgré tout l’avenir avec optimisme. Diplômée en sciences des religions et ayant suivi une formation d’institutrice, elle voit déjà plus loin. “Quand une porte se ferme, une autre s’ouvre”, affirme Monika Ring avec espoir, précisant tout de même avoir aimé enseigner. Elle espère que “[son] cas fera réfléchir” et que le sexe ne restera pas un tabou.
“J’aurais pensé qu’au XXIe siècle, le rectorat serait un peu plus éclairé”, a déclaré l’avocat de la “papesse de l’orgasme”. Celui-ci a déposé une plainte ce jeudi 11 janvier pour licenciement sans préavis.
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