La méditation clitoridienne a une méga cote. Aux États-Unis, surtout, où elle a vu le jour il y a douze ans, mais aussi, depuis peu, en Angleterre et en France. Le groupe OneTaste, qui a mis au point cette pratique, a initié des milliers de personnes à cette activité toute particulière… basée sur la stimulation, à deux, du clitoris. Mais là où le clito est roi, tout n’est pas si rose…

Comme le yoga, la zumba ou la pleine conscience en leurs temps, la méditation clitoridienne a su trouver sa place au rayon des activités « toptendancesdumoment ». Et il ne s’agit pas de réfléchir très fort à son petit bouton en respirant avec une seule narine tout en visualisant une colline verdoyante, mais bien d’une activité à deux. « La méditation orgasmique se pratique entre un “stroker” [caresseur] et une “strokee” [caressée]. Le stroker utilise son index pour stimuler le quadrant supérieur gauche du clitoris de la strokee », explique, avec une précision d’horloger, Rob Kandell, cofondateur de OneTaste, le groupe qui a inventé la méditation orgasmique. Caresseur et caressée ne sont pas forcément conjoints. Le tout dure quinze minutes chrono et se pratique les jambes écartées en forme de papillon.
Les « couples » pouvant tous œuvrer en même temps, un esprit normalement câblé peut peiner à comprendre immédiatement ce qui distingue cette « méditation » d’une grosse partouze. Raccourci grossier ! La focalisation des deux personnes sur le point de contact entre le doigt et le clitoris, ainsi que la circulation de l’énergie qui en découle – le tout dans l’absence de jugement et la libération de la parole (« Un peu plus à droite ! ») – ferait des miracles. On ne parle pas, ici, d’orgasmes miraculeux (bizarrement, ça ne semble pas être le but), mais d’heureux participants qui « ressentent plus », « communiquent plus », et de « femmes moins en colère contre les hommes ». Rob Kandell a cofondé OneTaste en 2004, à San Francisco, avec Nicole Daedone, la papesse de la méditation orgasmique. Il y a travaillé pendant dix ans avant de se consacrer à d’autres projets professionnels. Si nous échangeons avec[…]