Durée, indemnisation, modalités de partage entre les parents, égalité entre hommes et femmes… Alors que l’annonce d’un nouveau “congé de naissance” suscite beaucoup de questions – et d’inquiétudes –, on fait le point avec l’économiste Rachel Silvera sur les avancées et les dangers qui se profilent derrière cette mesure.
À ce stade, voilà ce qu’on en sait : à l’horizon 2025, le congé parental sera remplacé par un “congé de naissance” plus court mais mieux rémunéré. Soit une période maximale de six mois, comprenant la période du congé de maternité (actuellement de seize semaines, dont dix post-naissance) et du congé paternité (actuellement de vingt-huit jours, dont 7 obligatoires). Côté rémunération, le gouvernement a fait savoir qu’il serait indemnisé au prorata du salaire, jusqu’à 1 800 euros pour le volet Sécurité sociale. Une indemnisation que l’employeur pourra compléter pour assurer 100 % du revenu. Et après ? Entretien avec Rachel Silvera, économiste, maîtresse de conférences à l’université Paris-Nanterre et spécialiste des questions d’égalité salariale.
Causette : La meilleure rémunération de ce futur “congé de naissance” est-elle une avancée ? Et si oui, pour qui ?
Rachel Silvera : Aujourd’hui, il faut savoir qu’en France, à la différence d’autres pays, on distingue le congé parental, qui relève du droit du travail, et la PreParE [Prestation partagée d’éducation de l’enfant], qui est une allocation forfaitaire versée par la[…]