Le parquet de Bordeaux a annoncé, mercredi, avoir ouvert trois enquêtes distinctes sur quatre overdoses, dont deux mortelles, subies mi-mars à plusieurs jours d’intervalle par des hommes consommant des produits liés au chemsex.
Basé sur la contraction du mot chemicals (produits chimiques), le chemsex désigne le fait de consommer des produits psychotropes dans le but d’intensifier et prolonger les rapports sexuels. Une première enquête a été ouverte pour “homicide involontaire” après la découverte, le 12 mars, des corps de deux hommes morts “manifestement d’overdoses” dans leur appartement.
Selon le parquet, qui exclut l’intervention d’un tiers et attend les résultats des “analyses toxicologiques et anatomo-pathologiques”, les deux victimes, en relation depuis trois ans, étaient des consommateurs de stupéfiants “de type GHB et 3MMC”. Le GHB et la 3MMC sont des drogues de synthèse, souvent prisées dans les pratiques de chemsex, afin de décupler le plaisir sexuel, l’excitation ou l’endurance.
Quelques jours plus tard, un homme a été hospitalisé pour un malaise survenu à son domicile après la consommation de 3MMC, kétamine et poppers avec deux autres hommes, a ajouté le parquet, qui a ouvert une enquête pour trafic de stupéfiants et blessures involontaires.
Dans une troisième procédure, un homme “adepte de chemsex” a été renvoyé devant le tribunal fin avril pour importation, acquisition, transport et cession de stupéfiants (3MMC, cocaïne, ecstasy et MDMA), a poursuivi le parquet. Le suspect, âgé d’une quarantaine d’années, avait été découvert seul et inconscient à son domicile le 15 mars par un personnel de ménage, avant d’être hospitalisé, puis interpellé à sa sortie de l’hôpital.
Devant les enquêteurs, il a reconnu “organiser des soirées” chemsex et y “vendre des stupéfiants depuis 2021.” “Aucun lien n’a pu être fait entre ces trois procédures”, toutes confiées à la Division de la criminalité territoriale, a précisé le parquet de Bordeaux dans son communiqué.
Le chemsex est apparu dans les années 2000 et la pratique a été favorisée ces dernières années par les applications de rencontre comme Grindr, pour des sexparties sur un temps long (un week-end, plusieurs jours d’affilée). Outre les risques d’overdose ou ceux liés à l’injection de stupéfiants, cette pratique peut entraîner une fatigue intense, avec des effets de déprime, d’anxiété et de paranoïa chez ses adeptes les plus assidus.
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