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De gauche à droite : Sylvie Retailleau, ministre de l'Enseignement et de la Recherche, Nina Hadis Amini, lauréate du prix de la jeune femme scientifique, Isabelle Rome, ministre déléguée chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et Pas Ndiaye, ministre de l'Éducation nationale. ©A.T.

Remise du prix Irène Joliot-​Curie : Élisabeth Borne et ses ministres en cam­pagne pour les car­rières scien­ti­fiques des femmes

La première ministre a remis ce vendredi les prix Irène Joliot-Curie à quatre femmes scientifiques d'excellence. L'occasion de rappeler l'engagement du gouvernement pour colmater l'érosion du nombre de lycéennes se tournant vers les matières scientifiques depuis la réforme Blanquer de 2019.

Les sciences et les technologies n’ont pas de genre. C’est le message véhiculé par le prix Irène Joliot-Curie - du nom de la chimiste et fille de Marie Curie – qui met à l’honneur chaque année quatre femmes scientifiques et participe à la promotion de des sciences chez les jeunes filles. Présidée par la Première ministre, Élisabeth Borne, la 21ème édition de ce prix organisé par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche s’est tenue ce vendredi 10 février au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) dans le IIIème arrondissement de Paris.

Le prix de la Femme scientifique de l’année, qui récompense une femme ayant apporté une contribution remarquable dans le domaine de la recherche publique a été attribué à la physicienne Bérengère Dubrulle, directrice de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Le prix spécial de l’engagement a été remis à Céline Bellard, chargée de recherche au CNRS spécialisée dans l’effet des invasions biologiques et des changements climatiques sur la biodiversité. Le prix de la Jeune femme scientifique a, lui, été attribué à la chercheuse Nina Hadis Amini, qui développe au sein du CNRS des méthodes de contrôle pour les ordinateurs quantiques de demain. Pour finir, l’ingénieure Marjorie Cavarroc-Weimer a reçu le prix Femme, recherche et entreprise pour son travail dans le domaine de l’aéronautique.

Plus que jamais dans un contexte d’effondrement du pourcentage de filles dans les filières scientifiques au lycée, la cérémonie a été l'occasion pour le gouvernement d'afficher sa bonne volonté sur l'accès des femmes aux carrières scientifiques. En octobre dernier, le collectif Maths&Sciences1 alarmait en effet, étude à l'appui, « d’une diminution inédite de la part des filles dans tous les parcours scientifiques » depuis la réforme du lycée général en 2019.

Lire aussi I Le nombre de filles en filières scientifiques « chute massivement » depuis la réforme du lycée

Concrètement, entre 2019 et 2021, la baisse des effectifs scientifiques était de 20% pour les garçons et 28% pour les filles : de 94 522 filles suivant une filière S en 2019, nous sommes passés à 67 890 filles « à profil scientifique » (terme utilisé en raison de la disparition des filières due à la réforme Blanquer) en 2021. 

Présent ce vendredi à la remise du prix Irène Joliot-Curie, le ministre de l’Éducation nationale n'a pu qu'admettre le faible taux de filles « à profil scientifique » dans les lycées français. Pap Ndiaye estime toutefois que la réforme de son prédécesseur n’en est pas la cause principale. « On constate une chute globale pour les garçons et les filles en mathématiques au lycée, avance le ministre. Mais nous devons faire un effort tout particulier pour les filles, c’est notre priorité. »

Pour colmater l’inquiétante érosion de la présence des filles dans les spécialités scientifiques, le ministre de l’Éducation avait annoncé en novembre le retour des maths obligatoires dès la rentrée 2023 dans le tronc commun, pour tous·toutes les élèves de première qui ne prennent pas la spécialité mathématique. En parallèle, une campagne de communication nationale autour des maths sera menée en 2023, « année de promotion des mathématiques ». Enjeu : « réconcilier tous les élèves » avec cette discipline et « promouvoir l'égalité filles-garçons ».

La remise du prix Irène Joliot-Curie a également été l’occasion de nouvelles annonces. Un plan national dont l’un des objectifs sera de renforcer la place des femmes dans les sciences va ainsi être piloté par la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Sylvie Retailleau, elle aussi présente au CNAM. Ses modalités concrètes seront dévoilées dans les prochaines semaines mais la ministre a donné quelques indications, comme le développement de l’attractivité des sciences dès l’école primaire en les intégrant dans les formations des enseignant·es et le renfort des présentations de métiers scientifiques au collège et au lycée pour faire naître des vocations chez les jeunes femmes. « Nous devons montrer aux filles que ces métiers ne leur sont pas interdits, explique la ministre. Et plus largement, il faut dédramatiser l'apprentissage des mathématiques et montrer que tout le monde peut apprendre les maths. »

Lire aussi I Lycée général : Pap Ndiaye vise « la parité » filles-garçons dans les matières scientifiques

  1. regroupant des associations de professeur·es du second degré, de l’enseignement supérieur ainsi que des associations militant pour la place des femmes dans les métiers scientifiques[]
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