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Soumission chi­mique : la dépu­tée Sandrine Josso demande une mis­sion gouvernementale

À l’occasion de son retour à l’Assemblée nationale, la députée Sandrine Josso compte appeler, ce mardi, à la création d’une mission gouvernementale sur la soumission chimique, “un sujet de santé publique, d’éducation et d’ordre public”.

Il y a "urgence" à se saisir de la question de la soumission chimique, estime la députée MoDem Sandrine Josso, qui a porté plainte en novembre dernier contre le sénateur Joël Guerriau qu'elle accuse de l'avoir droguée en vue de l'agresser sexuellement. Mis en examen, l'élu du parti Horizons plaide pour sa part une "erreur de manipulation". Sandrine Josso déclare aujourd'hui que "toutes les victimes invisibles méritent d'être prises en compte, il faut accélérer pour faire bouger les lignes, le chantier est énorme", évoquant des "histoires de soumission chimique plus horribles les unes que les autres".

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Si la “drogue du violeur” – versée dans le verre d’une victime par un inconnu dans un bar – a été fortement médiatisée ces dernières années, notamment grâce à des mouvements comme #balancetonbar, la problématique de la soumission chimique dans la sphère privée reste quant à elle encore méconnue et considérée comme sous-estimée. Cette pratique consiste en l’administration à des fins criminelles de substances psychoactives à l’insu de la victime ou sous la menace pour commettre un crime ou un délit.

En 2023, Caroline Darian est devenue le visage des victimes du phénomène, grâce à son témoignage et sa campagne de sensibilisation #MendorsPas. Depuis, l’entrepreneuse a créé l’association M’endors pas et la députée Sandrine Josso en est devenue la marraine. Caroline Darian a ainsi partagé publiquement l’histoire de sa mère, droguée par son mari pendant des dizaines d’années et livrée à des inconnus dans le but de l’agresser sexuellement ou de la violer. Ces révélations et cette campagne ont suscité une vive réaction, face à un phénomène dont le nombre de cas reste par ailleurs difficilement quantifiable.

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Chaque année depuis 2003, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) recense les molécules utilisées par les agresseur·euses et leur mode opératoire, selon les éléments des plaintes déposées. La dernière enquête, portant sur 2021, a révélé 727 “signalements suspects”, 82 “soumissions chimiques vraisemblables” et 354 “soumissions chimiques
possibles” recensées cette année-là par le centre d’addictovigilance de Paris, qui coordonne l’enquête. Les agressions sexuelles sont les signalements les plus repris dans les plaintes (75,5 %), suivies par des violences physiques (6,3 %) et des vols (5,1 %). Ces chiffres ne représentent sans doute néanmoins qu’une partie de la réalité, le dépôt de plainte, toujours difficile en matière d’agression sexuelle, l’étant encore plus quand la victime souffre d’amnésie.

La députée Sandrine Josso ajoute ainsi : “On a formé des policiers pour recueillir le témoignage des femmes ayant subi des violences, les policiers doivent maintenant être formés sur la soumission chimique.” L’élue de Loire-Atlantique prévoit de prendre la parole ce mardi lors de la traditionnelle session de questions au gouvernement – la première de l’ère Attal – et plaider pour la mise en place d’une mission gouvernementale. “Il faut que la peur change de camp”, a-t-elle également commenté ce matin sur le plateau de RMC, “cette domination, cette prédation, il faut vraiment qu’elles cessent.”

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